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Le Nouvel Obs avec AFP

Publié le 14 septembre 2025 à 9h06

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La candidate à la mairie de Marseille, Martine Vassal, le 6 juin 2025.

La candidate à la mairie de Marseille, Martine Vassal, le 6 juin 2025. ALAIN ROBERT/SIPA

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« Nous sommes prêts à reprendre cette ville aux mains de cette gauche » : c’est par ces mots que Martine Vassal a officialisé samedi 13 septembre sa candidature aux municipales à Marseille sous la bannière de la droite et du centre. Et ce, en dépit de l’enquête préliminaire qui la vise depuis fin août, notamment pour détournement de fonds.

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Deuxième candidate à se lancer après le député du Rassemblement national Franck Allisio, Martine Vassal retente sa chance après sa cuisante défaite de 2020 et le basculement à gauche de la deuxième ville de France, après 25 ans de règne du LR Jean-Claude Gaudin, aujourd’hui décédé.

Mais cette fois, c’est différent. A l’époque, « il nous manquait un phénomène fédérateur » mais « cette union, aujourd’hui, nous l’avons », a déclaré celle qui est déjà présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence, en clôture des universités d’été de Une Génération pour Marseille.

Symbole s’il en fallait de cette union travaillée depuis plus d’un an par ce collectif piloté par Romain Simmarano, directeur de cabinet de Renaud Muselier : les présences de l’ex-secrétaire d’Etat et proche du couple présidentiel Sabrina Agresti-Roubache et de la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer. « On ne peut gagner que si on additionne », avait lancé à la tribune juste avant le président Renaissance Renaud Muselier de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a promis de « peser de tout son poids » pour la faire gagner en mars 2026.

Une « course folle vers le RN »

Dessinant déjà ses propositions, cette ex-cheffe d’entreprise âgée de 63 ans a fait de la sécurité et de l’économie ses priorités. Dans un discours très droitier, cette ex-LR qui se présente désormais comme divers droite a estimé qu’« on peut être attaché à l’ordre, au respect à l’autorité sans être d’extrême droite ».

Marseille sera un point chaud des municipales où le maire divers gauche sortant Benoît Payan n’a pas encore annoncé ses intentions même s’il répète que « pour changer une ville, six ans, ça ne suffit pas ». Au micro samedi soir, tous ont raillé le « maire non élu ». Une référence à l’écologiste Michèle Rubirola, porte drapeau de l’union de gauche, écologiste et citoyenne du Printemps Marseillais, qui avait été élue en 2020 mais avait jeté l’éponge six mois plus tard pour « raisons de santé », passant le relais à l’ex-socialiste Benoît Payan.

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Et si Martine Vassal a réussi à fédérer, ce n’est pas le cas à ce stade des autres camps. Benoît Payan, s’il part, réussira-t-il à refaire une union au moins avec les écologistes ? A ce stade une alliance avec La France insoumise semble exclue et député de Marseille Sébastien Delogu a d’ailleurs déjà promis « une liste insoumise à Marseille ». Sébastien Barles, adjoint écologiste au maire, a de son côté samedi de nouveau appelé à une union allant jusqu’à LFI pour « faire barrage à Martine Vassal », dénonçant « sa course folle vers le RN ».

A l’extrême droite, Franck Allisio, également dans le viseur de la justice, s’est déjà déclaré, fort des trois députés obtenus avec l’alliance RN-Ciotti (sur sept) à Marseille aux dernières législatives et de ses 30 % aux élections européennes. Mais pas question à ce stade d’un partenariat avec le sénateur ex-RN et ex-Reconquête Stéphane Ravier, qui a pourtant une notoriété locale plus importante que lui.

Deux cailloux sur son chemin vers la mairie

Outre ses adversaires, Martine Vassal a au moins deux cailloux sur son chemin vers l’Hôtel de ville du Vieux-Port. D’abord, une enquête préliminaire en cours notamment pour détournement de fonds et trafic d’influence après un signalement d’un ancien fonctionnaire au sein du département des Bouches-du-Rhône qu’elle dirige.

Dans une enquête le 21 août, « Le Nouvel Obs » avait révélé que la patronne des Bouches-du-Rhône et de la métropole d’Aix-Marseille embauche son concubin comme directeur de cabinet, mais aussi sa pratique du clientélisme par des subventions et des voyages, ainsi que sa gestion dispendieuse.

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« Dans cette campagne rien ne nous sera épargné » et « on est déjà victime de campagnes de caniveau », a-t-elle raillé samedi soir. Ensuite, un élu départemental de sa majorité, le chirurgien Frédéric Collart, travaille à une candidature estampillée société civile.

Autre inconnue à Marseille, comme à Lyon ou Paris : un changement de mode de scrutin depuis l’adoption de la réforme de la loi Paris-Lyon-Marseille, validée par le Conseil constitutionnel, qui valide notamment la mise en place de deux urnes, l’une pour élire les membres du Conseil de la mairie centrale et l’autre pour élire les maires de secteur.

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Le Nouvel Obs avec AFP