Posted On 14 septembre 2025

La poutre continue de travailler chez les Rouges/Verts sortants, où nous ne sommes pas au bout des rebondissements. Après le clash public entre Lucille Lheureux et Laurence Ruffin, la troisième cheffe de file des Verts pour les municipales, Margot Belair, jette l’éponge.

BELAIR N’EST PLUS CANDIDATE

L’information avait été révélée par nos soins, avant que l’actuelle adjointe à l’urbanisme n’accorde un entretien à Eve Moulinier (Dauphiné Libéré). Elle y confirme sa décision de se retirer du processus de désignation qui doit aboutir à la désignation d’une tête de liste Verts/PCF pour les élections le 21 septembre prochain. Pas tellement une surprise tant la bataille s’est finalement cristallisée entre la chouchoute de Piolle Laurence Ruffin, et l’adjointe depuis 2014 Lucille Lheureux.

En juillet, le quatuor de chefs de file posait ensemble tout sourire pour Place Gre’net
UN « TRAVAIL SUR LE FOND ».. POUR NE SORTIR QU’UN RECYCLAGE DE PROMESSES

À Eve Moulinier, Margot Belair assure qu’avant d’abandonne elle a « vraiment envisagé d’être candidate à la tête de liste pour être maire de Grenoble ». Elle ajoute : « j’ai d’ailleurs travaillé sur le fond, rencontré des maires d’autres communes ». Quel dommage : on aurait aimé voir le résultat de ce travail de fond, car jusqu’ici la seule proposition de l’ex candidate a consisté à ressortir des cartons la vieille promesse de gratuité des transports le week-end déjà annoncée en 2020 et non tenue. 

LHEUREUX OU RUFFIN ? BELAIR NE CHOISIT PAS

Mais Margot Belair entend bien rester élue après les élections en mars. On ne sort pas si facilement de la vie d’apparatchik, elle qui milite chez les Verts depuis très jeune, a été élue adjointe sans expérience sur des sujets aussi techniques que l’urbanisme dès la vingtaine, et même dans sa vie personnelle est en concubinage avec un élu vert au département, Jérôme Cucarollo. Aussi elle ne choisit pas entre Lucille Lheureux et Laurence Ruffin et vante les mêmes qualités aux deux, pour ménager la future candidate quelle qu’elle soit.

LE FAIT DE PRÉSENTER UNE FEMME VAUT PROGRAMME…

Parce que ça ne mange pas de pain et permet d’en rajouter toujours sans choisir, elle ajoute qu’elle souhaite « porter à la tête de Grenoble la première femme maire ». On imagine que c’est une autre illustration de son « travail de fond » : le sexe de la candidate comme qualité et comme proposition. Au diable les compétences, la connaissance de la ville, les propositions pour répondre aux enjeux de la vie quotidienne des Grenoblois. Les Verts ne savent parler que d’eux-mêmes.

Eric Piolle et Laurence Ruffin défilant ensemble, hilares, pour la manifestation du 10 septembre…
… APRÈS LES PRATIQUES PATRIARCALES ET SEXISTES DE PIOLLE 

Alors que Margot Belair parle aussi de « lutter avec force contre le patriarcat qui est particulièrement tenace en politique », Eve Moulinier ne s’y trompe pas et évoque le cas de Lucille Lheureux, sa collègue cheffe de file Verte qui a pris la parole publiquement pour dénoncer les pratiques « patriarcales, sexistes » d’Eric Piolle qui a versé dans la « pression » et « l’intimidation » à son encontre parce qu’il fait tout pour que Laurence Ruffin soit désignée candidate

MARGOT BELAIR DÉNONCE LES PRESSIONS DE PIOLLE

Belair nie avoir subi des pressions de son côté et ne veut probablement pas tout dire, obnubilée par l’idée de conserver une place aux prochains élections municipales, mais elle met tout de même une balle à Piolle en lâchant : « moi, je crois Lucille. Et je dénonce les pressions qu’elle a subies ».

Toujours le 10 septembre, Lucille Lheureux défile elle toute seule, mise au ban du système Piolle

Comment ne pas la croire vu le pedigree du personnage avec les femmes : seule femme directrice de SEM virée par ses soins, « violence éloquente » de licenciements au sein de son cabinet notamment vis-à-vis d’une femme enceinte, propos aux relents sexistes rapportés à l’encontre de la patronne des Verts Marine Tondelier..

LES COMMUNISTES LÂCHENT LHEUREUX…

Eve Moulinier révèle au passage l’existence d’un mail du Parti Communiste, envoyé à ses adhérents, pour expliquer que la section grenobloise penche en faveur de Laurence Ruffin. Pas franchement une surprise : l’ADES et le PCF roulent depuis plusieurs mois pour Ruffin. Déjà avant sa désignation comme candidate à la candidature, les deux groupuscules avaient lancé l’organisation de réunions pour préparer le terrain à la candidate de Piolle en la mettant en avant.

… ET LÂCHENT LEUR CAMARADE LHEUREUX

Mais ce mail confirme aussi que Nicolas Béron-Perez, officiellement désigné chef de file pour les municipales aux côtés des 3 vertes (plus que 2 désormais), n’était qu’un écran de fumée,  un faux candidat à la candidature. Lui et la 1ère adjointe Isabelle Peters, également PCF, infligent un camouflet cruel à Lucille Lheureux, qu’ils abandonnent en rase campagne en alors qu’ils ont pourtant siégé à ses côtés toutes ces années.

LE PCF AUSSI ESTIME QU’IL FAUT SE DÉTACHER DE PIOLLE

La raison de cette préférence pour Ruffin ? « Lucille Lheureux est membre du parti Les Écologistes. Laurence Ruffin n’est adhérente d’aucun parti. Lucille Lheureux est l’une des adjointes du maire sortant, Éric Piolle. Laurence Ruffin ne fait pas partie de l’équipe sortante. […] La candidature de Laurence Ruffin est celle qui présente le plus d’atouts pour que Grenoble reste à gauche ».

Après LFI, le PCF, également composante de cette majorité, assume donc dans des propos à peine voilés que le fait de faire partie des Verts et d’avoir été élu avec Piolle est un handicap considérable pour leur liste ! Mais qui donc dans cet attelage assume clairement ce qu’ils ont fait pendant 12 ans ?

RUFFIN SERA CAPITAINE D’UN RADEAU DE LA MÉDUSE

Dimanche prochain, la candidate déconnectée Laurence Ruffin devrait être désignée candidate des Verts/PCF. Elle se retrouvera à la tête de Verts divisés entre eux, rongés par le ressentiment, usés par 12 ans de mandat, affaiblis par leur bilan et concurrencés par La France Insoumise qui n’a pas de mots assez durs à leur encontre. On lui souhaite bien du courage à la tête de ce radeau de la méduse.

Pendant qu’Alain Carignon et « Réconcilier Grenoble » sont eux sur le terrain à la rencontre des Grenoblois chaque jour de plus en plus nombreux à les rejoindre, avant le lancement officiel de la campagne avec le coup d’envoi du changement ce vendredi 19 septembre à 18h30 à la « Factory du changement » (26 Avenue Alsace-Lorraine).