Le milieu de terrain s’apprête, ce dimanche, à retrouver le Stade Francis-Le Blé, quelques semaines seulement après l’avoir quitté.

Sitôt parti, déjà revenu. Joueur clé des deux dernières saisons brestoises, Pierre Lees-Melou va défier ses anciens coéquipiers avec le Paris FC, son nouveau club, dimanche (17h15) lors de la 4e journée de Ligue 1. «Le hasard du calendrier fait qu’il va rejouer à Brest. Je pense qu’il y aura un peu d’émotion. Mais c’est quelqu’un de très intelligent, avec beaucoup de recul sur les choses. Donc je suis certain qu’il va faire abstraction de ces belles années qu’il a passées. Et je sais que si je fais appel à lui, il va être performant et il va donner le meilleur pour le Paris FC», a estimé Stéphane Gilli son entraîneur à Paris vendredi en conférence de presse.

Le milieu de terrain, 32 ans, qui a rejoint l’ambitieux promu en toute fin de mercato, avait été titulaire avec Brest lors des deux premiers matches du championnat. Il n’a d’ailleurs pas encore totalement quitté la Bretagne, puisque, le week-end dernier lors de la trêve internationale, il s’occupait encore de son déménagement en région parisienne. Entre-temps, il a pris part à la première victoire de la saison du PFC face à Metz au stade Jean-Bouin (3-2), nouvel écrin du club, propriété de la famille Arnault et de Red Bull.

Il a un peu géré les tempos, amené sa maîtrise technique, son intelligence de jeu.

Stéphane Gilli


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«Il a fait une entrée très intéressante à un moment où le match était un peu délié», a rembobiné Gilli. «Il a un peu géré les tempos, amené sa maîtrise technique, son intelligence de jeu». Sur l’une de ses premières actions, alors que les deux promus étaient à 2-2, Lees-Melou a intercepté un ballon, trouvé idéalement Jean-Philippe Krasso dans une projection vers l’avant qui a amené, deux passes plus loin, le but victorieux inscrit par Moses Simon. «Pierre Lees-Melou», a poursuivi Gilli, «est d’abord un bon footballeur, et c’est aussi un profil que l’on cherchait, avec de l’expérience, un profil de joueur que l’on n’avait pas».

Un joueur qui va cruellement faire défaut au Stade brestois et à son entraîneur Eric Roy qui avait noué avec le milieu de terrain, une relation privilégiée. «Pierre, on connaît ses qualités, il les a montrées quand il a fait son premier match avec son nouveau club, notamment son entrée qui a été, je pense, décisive. On lui souhaite un bon match mais pas trop non plus. Mais moi je me focalise essentiellement sur mon équipe», a pourtant commenté laconiquement Roy vendredi. Le technicien breton, grand artisan de la 3e place des Ty Zefs en Ligue 1 en 2023-2024 et de l’épopée en Ligue des champions de la saison suivante, avait été plus prolixe fin août, au moment du départ à Paris de son joueur. «Je retiens que c’est un joueur formidable et aussi une personne différente, avec beaucoup de recul et d’autodérision. Je m’entendais très bien avec Pierre», a affirmé Roy.

Je ne sais pas si je vais être bien reçu. Je n’en ai aucune idée…

Pierre Lees-Melou

«PLM» a lui commenté dans la presse régionale bretonne son retour plus tôt que prévu à Francis-Le Blé dimanche. «Je ne sais pas si je vais être bien reçu. Je n’en ai aucune idée, avec les épisodes de mercatos… Si je suis bien accueilli, je serais ravi. Si je suis sifflé…», s’est-il demandé dans Ouest-France mercredi, faisant référence à ses départs avortés de la Rade qui ont parfois créé des incompréhensions avec le public brestois. À 32 ans, il se sent pourtant toujours «frais», «tellement passionné», «en cannes», tourné surtout vers le projet parisien, dont «l’ambition numéro 1 est le maintien». Dans cette course, au tout début du championnat et avec une victoire et deux défaites, le PFC a pris un peu d’avance sur Brest qui n’a toujours pas gagné cette saison.