La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, dans le Parc du lac supérieur, au Vésinet, le 13 septembre 2025. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a appelé le gouvernement de Sébastien Lecornu et les partis, dimanche 14 septembre, à chercher un accord autour « de 35 à 36 milliards » d’euros d’économies dans le projet de budget 2026, soit moins que les 44 milliards prévus par François Bayrou.
« Il faut discuter et donc il va falloir baisser cette ambition [d’économies] », a reconnu sur LCI Yaël Braun-Pivet, qui a exprimé sa satisfaction après la décision du premier ministre, Sébastien Lecornu, d’abandonner la suppression de deux jours fériés, mesure hautement impopulaire et défendue par son prédécesseur, qui était destinée à augmenter les recettes de l’Etat.
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« Je pense que l’on peut arriver à un accord autour d’une somme qui sera un peu moindre [et] si on pouvait avoir une cible à 35-36 milliards, ça serait bien, a-t-elle expliqué. Maintenant, essayons de trouver le bon niveau qui nous permette de résorber cette dette et de nous inscrire dans une bonne trajectoire et d’être juste vis-à-vis de nos concitoyens », a affirmé la présidente macroniste de l’Assemblée nationale. « Il faut de la justice fiscale, c’est important », a-t-elle souligné.
« Il faut que tout le monde mette la main à la pâte pour que l’on puisse y arriver, patrons compris, entreprises comprises », a affirmé Yaël Braun-Pivet, en réponse au patron du Medef, Patrick Martin, qui brandit la menace d’une « grande mobilisation patronale » si les impôts des entreprises étaient augmentés.
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« Justice fiscale »
Le nouveau locataire de Matignon a annoncé samedi dans un entretien accordé à la presse quotidienne régionale que la suppression de deux jours fériés ne figurerait pas dans le projet de budget 2026 afin « d’épargner celles et ceux qui travaillent ». Il a par ailleurs déclaré écarter l’idée de relancer un nouveau « conclave » sur les retraites.
Le Parti socialiste (PS), qui sera crucial pour la survie du gouvernement et avec qui le premier ministre souhaite engager une discussion « moderne et franche » sur le budget 2026, a posé ses conditions pour ne pas le censurer. Le PS espère notamment obtenir de Sébastien Lecornu qu’il intègre dans le budget 2026 une partie de ses propositions présentées à la fin août pour réorienter la politique économique du gouvernement.
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Les socialistes proposent notamment de revenir sur la réforme des retraites et de mettre en œuvre la taxe sur les plus hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman. « Si le premier ministre souhaite demeurer en poste, il doit comprendre qu’il y a une soif de changement dans le pays. (…) La rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires », a déclaré le député Philippe Brun sur Franceinfo.
« Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie, j’y suis prêt », a affirmé Sébastien Lecornu, avant de mettre en garde : « Attention néanmoins au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois. » Une façon d’évacuer la taxe prônée par le PS qui affirme qu’elle pourrait rapporter 20 milliards d’euros. Pour les macronistes, ce n’est « pas une bonne piste », a réaffirmé dimanche Yaël Braun-Pivet.
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« Déni de démocratie » Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, lors de la Fête de « L’Humanité », sur l’ancienne base aérienne 217 du Plessis-Pâté (Essonne), le 13 septembre 2025. AGNES DHERBEYS/MYOP POUR « LE MONDE »
Côté Ecologistes, la cheffe de file, Marine Tondelier, a affirmé qu’elle n’entendait pas négocier avec un premier ministre qui, a-t-elle déclaré sur RTL dimanche, « n’a rien à faire là », car elle considère qu’Emmanuel Macron aurait dû nommer une personnalité de gauche pour diriger le gouvernement. La gauche partie unie sous la bannière du Nouveau Front populaire était arrivée en tête des élections législatives anticipées de 2024. « S’il reste premier ministre, on fera un travail parlementaire normal », a-t-elle ajouté.
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Pour sa part, le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, a qualifié sur BFM-TV le nouveau premier ministre d’« illégitime », considérant que sa nomination était « un déni de démocratie ». Interrogé sur les déclarations de Sébastien Lecornu – qui décrit La France insoumise comme le parti du « désordre » et ne l’a pas invitée aux discussions qu’il entend mener à Matignon –, Manuel Bompard a assuré qu’il n’avait de toute façon pas « l’intention d’aller négocier avec lui ». Il a réitéré sa demande que le chef du gouvernement se soumette à un vote de confiance. « Et si Monsieur Lecornu ne veut pas faire de vote de confiance, eh bien, avec mes collègues parlementaires, nous déposerons une motion de censure », a-t-il expliqué.
« S’il le faut, nous appuierons sur le bouton de la censure », a déclaré de son côté le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, samedi lors de son discours à la Fête de L’Humanité, appelant à des « ruptures claires et franches ».
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