Le 10 septembre, peu avant 18 heures, un jeune homme de 22 ans s’était effondré rue Duguesclin, dans le 3e arrondissement de Lyon, grièvement blessé par balles. Transporté à l’hôpital, il était décédé dans la soirée. Le lendemain, un jeune de 19 ans s’était présenté spontanément à la police et avait reconnu être l’auteur des tirs.
Dans un communiqué adressé à la presse, ses avocats,Me Jean-Christophe Basson-Larbi et Me Joshua Kafil, affirment vouloir rétablir certains éléments « compte-tenu de la large médiatisation de cette dramatique affaire » et des « informations erronées » qui auraient circulé.
Ils expliquent que leur client « regrette profondément le décès de la victime », qu’il « a agi seul, sans préméditation et sans volonté de donner la mort à celui qui avait fait de sa vie un véritable enfer depuis le 1er mai 2025 ». Selon la défense, le jeune homme, aurait été quotidiennement victime « d’agissements criminels et délictuels » de la part du défunt et de complices, à la suite de fausses accusations autour d’un vol de scooter.
« La vie de notre client, jeune lycéen sans histoire s’apprêtant à passer le bac, a basculé dans l’horreur d’une sujétion permanente et d’une pression incessante par laquelle le défunt a fait de lui sa chose et son souffre-douleur », écrivent les deux avocats. Ils décrivent une série d’extorsions, d’enlèvements, de séquestrations et de violences.
« Une dette imaginaire »
Selon ces derniers l’auteur présumé « a vécu cette période dans la terreur et l’isolement le plus total car il ne voulait pas inquiéter ses parents et ses frère et sœurs. La dette prétendue augmentait au bon vouloir de la victime qui a fini par réduire le futur tireur en esclavage, l’obligeant à réaliser gratuitement des livraisons de stupéfiants pour son compte pendant un mois pour rembourser une partie de sa dette imaginaire. »
Toujours selon ces derniers, le 10 septembre, la victime aurait séquestré le frère cadet du suspect et menacé de tuer sa famille si cette fameuse « dette imaginaire » n’était pas réglée. « Notre client, qui a tenté sans succès de mettre fin à ses jours avec son arme, a alors perdu la raison et, voulant protéger sa famille, commis l’irréparable », poursuivent Maître Basson-Larbi et Maître Kafil.
Une plainte criminelle contre X a été déposée le 12 septembre « des chefs de ces différents crimes et délits », avec une demande de jonction des procédures. Les avocats précisent que leur client « reconnaît sa responsabilité, regrette son geste » et « entend assumer ses responsabilités dignement », tout en sollicitant des expertises psychiatriques dans le cadre de l’instruction.
Enfin, ils insistent sur le contexte : « Deux vies ont été brisées ainsi que celles de deux familles parce qu’un petit voyou a décidé de ‘mettre à l’amende’ un jeune lycéen qui n’a pas osé appeler à l’aide ». Et de conclure : « Contrairement à ce qui a pu être écrit dans la presse, le jeune tireur (…) n’a aucun antécédent judiciaire en matière de stupéfiants. »
L’AFP rapporte que tireur présumé a été mis en examen pour assassinat samedi et placé en détention provisoire.