Des filets de pêche bigoudens pour protéger des vies sur le front ukrainien. À Loctudy, l’armement Pochic, qui possède six navires côtiers, a donné une seconde vie à ses filets de pêche déclassés. En août 2025, l’entreprise a ainsi offert 400 m² d’alèzes de grand maillage à l’association Arasfec, basée à Gap (Hautes-Alpes), engagée dans le soutien au peuple ukrainien. « Soit l’équivalent d’un terrain de football, une fois ces filets déployés », précise le gérant Stéphane Pochic. C’est la députée du Finistère Liliana Tanguy, membre du groupe parlementaire d’amitié France-Ukraine, qui a mis en relation l’armateur avec cette structure d’aide.

Fin août, un camion d’une autre association, cette fois-ci normande, est venu chercher le chargement à Loctudy avant de l’acheminer en quelques heures en Ukraine. Sur le front, ces filets remplissent une tout autre fonction : tendus au-dessus des positions militaires ou des tranchées, ils servent de barrières anti-drones. Ils permettent alors d’intercepter les engins volants ennemis avant qu’ils ne larguent leurs charges explosives.

« Le but n’est pas d’alimenter la guerre, mais bien de protéger des vies. Nous fournissons juste une protection », tient à souligner le patron bigouden, qui s’était déjà mobilisé dès le début du conflit, en hébergeant des réfugiés ukrainiens.

En Ukraine, les soldats se servent de filets pour sécuriser leur position sur le front.En Ukraine, les soldats se servent de filets pour sécuriser leur position sur le front. (Photo Soldat ukrainien anonyme)De nombreuses vies sauvées

Originaire du Finistère et aujourd’hui installé aux Sables-d’Olonne (85), Luc Jézéquel est membre d’Arasfec. Avec sa structure, il a participé à alerter la députée bretonne sur les besoins urgents en filets anti-drones. « On ne compte plus le nombre de vies qu’ils ont pu sauver grâce à leur efficacité », assure-t-il. Malgré les dons de certains pêcheurs ou arboriculteurs, l’association continue de rechercher activement ce type de matériel à travers toute la France. « D’autant que ces filets sont désormais utilisés pour protéger les artères de grandes villes, comme Kherson, régulièrement bombardées », alerte le bénévole.

Les filets empêchent les drones de larguer leur charge explosive.Les filets empêchent les drones de larguer leur charge explosive. (Photo Soldat ukrainien anonyme)Des poches à huîtres également sur le front

Depuis peu, ce dernier s’est tourné vers un autre équipement inattendu auprès d’ostréiculteurs de sa région : les poches à huîtres. « Les retours des centres d’expérimentation ukrainiens sont très positifs. Grâce à leur rigidité, elles peuvent protéger des fenêtres ou des blindés. Il y a désormais une forte demande », explique-t-il.

Lui aussi lance un appel : les professionnels de la mer ou de la terre peuvent, par leurs dons, contribuer à une protection concrète sur le terrain ukrainien.

Pratique

Contact de l’association Arasfec par tél. 06 48 15 98 36.