Nada, Tamima et Sawsane patientent en papotant, les paniers remplis d’objets : petit four, planche à découper, moule à gâteau, assiettes, verres, etc. La file d’attente jusqu’à la caisse n’en finit pas de s’étirer dans un brouhaha bon enfant.
La Brocante party organisée ce dimanche 14 septembre à l’intérieur du (S)pace’Campus bat son plein. Salariés et bénévoles d’Etu’Récup, la ressourcerie du campus de Pessac, contrôlent les flux d’entrée afin d’éviter la cohue. D’autant que la pluie a précipité le déclenchement du plan B, conduisant au rapatriement à l’intérieur d’un certain nombre d’animations.
Rentrée universitaire oblige, cette dixième édition est sur les traces de la précédente qui avait accueilli un millier de personnes. « Cette brocante cible les étudiants qui emménagent, tout en restant ouverte à tous. Elle permet de s’équiper à moindre coût avec de l’occasion », résume Anthony, référent de la ressourcerie-recyclerie.
Meubles, électroménager, vaisselle, vêtements, petite déco… « Il y a même des chargeurs de téléphone. Justement, je n’en avais plus », lâche Nina devant un tourniquet lesté de câbles. Seule la bourse aux vélos est maintenue à l’extérieur.
Malgré la pluie, la bourse aux vélos a été bien fréquentée.
O. D.
Récupération
Dans cette caverne d’Ali Baba, certains objets, notamment de cuisine, et des bouquins, sont à prix libre. Le principe : on donne ce qu’on veut ou ce qu’on peut. Pour le reste, il faut compter entre un et quelques dizaines d’euros l’article. Margot et Juliette, sœurs jumelles étudiantes, ont dépensé moins de 40 euros pour un panier comprenant une chaise de bureau, une bouilloire, de la vaisselle, un appareil à raclette, etc. « Remettre en circuit des éléments de base à des montants accessibles est un enjeu fort pour nous. La précarité étudiante est une réalité de plus en plus prégnante », relève Anthony, le référent.
Tous ces objets de seconde voire de troisième main sont issus de dons (étudiants, riverains) ou de récupération via la déchetterie de Pessac. Julie adore chiner. « Tous les week-ends je fais une ressourcerie, confie la trentenaire. Je prends davantage de plaisir à mettre de l’argent dans des choses qui ont déjà servi que dans du neuf. » En l’occurrence, cette mère de famille vient de jeter son dévolu sur un meuble ancien pour la chambre du petit Marlow, 6 mois. Son prix : 20 euros. « Imbattable ! On l’habitue, sourit-elle. Il a déjà une bonne bibliothèque de livres d’occasion. »