Violette Spillebout, ici le 10 avril 2025 lors d’une conférence de presse sur la commission d’enquête de l’affaire Bétharram.

DIMITAR DILKOFF / AFP

Violette Spillebout, ici le 10 avril 2025 lors d’une conférence de presse sur la commission d’enquête de l’affaire Bétharram.

PARLEMENT – Liberté de vote oui, mais pas sur ce point. La députée Violette Spillebout, membre d’Ensemble pour la République, est convoquée mardi 16 septembre devant le bureau de son groupe rapporte Le Monde, une information confirmée par La Voix du Nord. En cause : son abstention lors du vote de confiance à l’ancien Premier ministre François Bayrou.

Le 8 septembre dernier, la députée macroniste avait pris le contre-pied des groupes macronistes en refusant d’accorder sa confiance à François Bayrou. Elle avait alors justifié son choix par les propos tenus par le chef de gouvernement sur l’affaire Bétharram lors de son passage dans l’émission C à Vous. Se disant « profondément choquée qu’il n’ait pas eu un mot pour les victimes de violences (…)et qu’il ait nié avec tant de mépris la qualité du travail transpartisan de la commission » d’enquête sur l’affaire Bétharram dont elle était co-rapporteure, avec l’insoumis Paul Vannier.

Si elle n’a pas été jusqu’à voter contre, son abstention a fait tache parmi les votes uniformes de ses 160 collègues qui, en dépit de désaccords avec les pistes budgétaires de François Bayrou, l’avaient soutenu – sans pouvoir empêcher sa chute.

Violette Spillebout est donc invitée « à s’expliquer sur son choix de ne pas suivre la consigne du groupe », explique-t-on dans l’entourage de Gabriel Attal, cité par le quotidien du soir. Contactée par nos confrères, Violette Spillebout n’a pas souhaité réagir.

Spillebout et le MoDem, une relation très compliquée

Les tensions entre l’élue EPR du Nord et le MoDem se sont cristallisées dès sa nomination comme co-rapporteure de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Bétharram. Après que le Premier ministre a dénoncé son « instrumentalisation », les cadres de son parti ont ensuite tenté de « déstabiliser » la candidature de l’élue du Nord à la mairie de Lille, rapporte Mediapart. Déjà candidate en 2020, Violette Spillebout avait obtenu 19 % des suffrages.

En dépit de cette convocation, l’élue proche de Gérald Darmanin bénéficie toujours à ce stade du soutien de son camp pour les municipales. Il ne devrait pas être remis en question, selon des sources internes citées par Le Monde. Une exclusion du groupe n’est pas non plus à l’ordre du jour mais « plutôt un rappel à l’ordre, qui pourrait prendre la forme d’une sanction intermédiaire ou d’un simple blâme symbolique », précise le journal.