A une semaine du début du procès pour chantage présumé à la vidéo intime à la mairie de Saint-Etienne, la rédaction d’ICI Saint-Etienne Loire vous propose une série de portraits des principaux protagonistes. Aujourd’hui Gilles Rossary-Lenglet, l’homme par qui le scandale a éclaté en 2022.
C’est le procès que tout le monde attend depuis trois ans à Saint-Etienne : celui de l’affaire du chantage présumé à la vidéo intime à la mairie, contre l’ex 1er adjoint du maire, Gilles Artigues. Le maire, Gaël Perdiau, est poursuivi pour association de malfaiteurs, chantage, soustraction et détournement de fonds publics. Le procès commencera le lundi 22 septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon.
Toute cette semaine, la rédaction d’ICI Saint-Etienne Loire vous présente les principaux protagonistes dans une série de portraits, à commencer par Gilles Rossary-Lenglet, qui a tout révélé à Mediapart à l’été 2022. Il sera lui-même jugé pour pour complicité de chantage; participation à une association de malfaiteurs; utilisation, conservation ou divulgation d’un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenu par une atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui; recel de bien obtenu à l’aide d’un détournement de fonds.
Un homme « bizarre et pas très franc » d’après ceux qui l’ont cotoyé
La dernière image que beaucoup ont de Gilles Rossary-Lenglet, c’était il y a presque un an, celle d’un homme affaibli, malade, qui n’hésite pas à entamer une grève de la faim sous le kiosque de la place Jean Jaurès, pour réclamer au gouvernement de Michel Barnier la destitution de Gaël Perdriau. Preuve sans doute qu’il est prêt à tout.
Cet homme de lettres, qui a été libraire, est entré en politique par le parti socialiste, aux côtés de son compagnon de l’époque Samy Kéfi-Jérôme, lui aussi mis en cause dans l’affaire. Il rejoindra ensuite le MRC de Jean-Pierre Chevènement, ce qui lui vaudra de faire liste commune avec les écologistes pour les élections municipales de 2014. « On se méfiait de lui », disent certains, « Il sortait son téléphone pour enregistrer les conversations, c’était bizarre ».
Dans l’affaire de la vidéo intime, il explique que c’est lui qui a monté le scénario du piège, trouvé la caméra et recruté l’escort-boy. Devant la presse comme devant les enquêteurs il assume tout, se définissant comme un lanceur d’alerte, alors que ses détracteurs disent qu’il a tout dévoilé par vengeance. Il sait en tout cas que ces révélations sont une forme de « suicide social », ce sont ses mots, mais quitte à tomber, il veut emmener tout le monde avec lui.
À lire aussi