Le président américain, qui a arrêté in extremis la déportation de près de 500 ouvriers installés en Géorgie, a assuré ne pas vouloir «faire peur» aux entreprises étrangères.
Donald Trump tente de réparer les dégâts. Dix jours après l’interpellation de centaines de travailleurs Sud-Coréens en Géorgie, le président américain a assuré ce dimanche 15 septembre que les travailleurs envoyés aux États-Unis par des sociétés étrangères étaient «les bienvenus» et qu’il ne voulait pas «faire peur» aux investisseurs d’autres pays.
Quelque 475 personnes, essentiellement des ressortissants sud-coréens, ont été arrêtées le 4 septembre sur le site de construction d’une usine de batteries pour véhicules électriques à Ellabell (Géorgie), opérée conjointement par Hyundai et LG, deux fleurons sud-coréens. La police américaine de l’immigration (ICE) a affirmé que les citoyens sud-coréens avaient dépassé la durée de séjour prévue par leur visa ou étaient détenteurs d’une autorisation qui ne leur permettait pas d’effectuer du travail manuel.
Besoin «d’experts étrangers»
Donald Trump a renoncé à les expulser, mais Séoul a décidé de les rapatrier, vendredi. L’opération a suscité l’émoi en Corée du Sud et bien au-delà, alors que le président américain a fait des investissements étrangers aux États-Unis l’un des grands axes de sa politique économique. Le président sud-coréen Lee Jae Myung a prévenu jeudi que la descente sur le site d’Ellabell pourrait dissuader de futurs investissements.
«Je ne veux pas faire peur ou décourager l’investissement de nations ou entreprises étrangères aux États-Unis», a tenté de rassurer Donald Trump dans un message posté sur son réseau Truth Social dimanche. Ces sociétés «et leurs employés sont les bienvenus», a assuré le chef de l’État américain. L’économie américaine a besoin d’«experts (étrangers) pendant un certain temps, pour nous apprendre et nous former à la manière de fabriquer ces produits complexes», a décrit Donald Trump. Dans un second temps, veut croire l’ancien promoteur immobilier, les États-Unis seront capables «de faire mieux» que ces groupes étrangers.
Fin juillet, États-Unis et Corée du Sud se sont entendus sur un accord commercial qui prévoit 15% de droits de douane imposés aux produits sud-coréens entrant sur le territoire américain. Il inclut aussi l’engagement de la Corée du Sud à investir 350 milliards de dollars aux États-Unis. Mais jeudi, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, s’est publiquement agacé du fait que les dirigeants sud-coréens n’aient pas encore signé le document final. «Soit les Coréens acceptent l’accord», a-t-il déclaré, «soit ils paieront les droits de douane», allusion au seuil de 25% que prévoyait initialement le gouvernement américain avant l’annonce de fin juillet. Jeudi, Lee Jae Myung a expliqué qu’il parapherait le document «s’il est bon» pour son pays. «Si ce n’est pas dans notre intérêt, cela n’a aucun sens.»