Tout mettre en œuvre pour sauver des vies ; ne pas y parvenir, parfois ; mais aussi se dire, quelques fois, que l’on aurait dû s’abstenir d’en prolonger certaines. C’est la réalité quotidienne, depuis 35 ans, de Didier Peillon, réanimateur, ancien chef d’un service d’urgences, exerçant aujourd’hui dans un service de médecine polyvalente de la région lyonnaise.

Visage avenant, large sourire, l’homme dégage une force tranquille. À mille lieues des discours exaltés de certains, le sexagénaire s’exprime en termes mesurés, la voix posée, sur ce sujet sensible, essayant « de ne pas blesser les gens qui ont un avis opposé ». Mais l’urgentiste veut faire comprendre que la proposition de loi actuelle ne « changera pas 95 % des fins de vie ».

« En accord avec mes convictions et par respect de l’intime volonté »

« Trop de regrets et de remords », trop de souvenirs « d’avoir si souvent “guéri” des patients dont, unanimement,…