Les conséquences de l’incendie du bus causé par des manifestants mercredi matin ne sont pas encore connues à Rennes. Ce vendredi, la Direction des routes de l’Ouest a annoncé que le pont de l’Alma abîmé par les flammes avait « subi d’importants dommages » lors de la journée « Bloquons tout » mercredi. Un sinistre unanimement condamné qui oblige ses services à mener des investigations poussées pour vérifier l’état de la structure et notamment du béton.

En attendant ces résultats, la circulation est toujours interdite pour toutes celles et ceux qui veulent rejoindre le centre-ville de Rennes depuis la RN137 menant à Nantes. Des déviations ont été mises en place mais la rocade sature. Et ça, les automobilistes qui doivent emprunter ce secteur hyper fréquenté l’ont bien senti. « Normalement, le vendredi, ça roule. Mais là, j’ai mis plus de trente minutes à arriver », témoigne Emmanuelle, qui travaille dans les quartiers sud de Rennes. C’est plus de dix minutes que d’ordinaire. Pour d’autres, c’est encore pire. Sébastien met normalement « vingt à trente minutes » pour aller travailler à Acigné. Mais depuis l’incendie du bus et les modifications de circulation, c’est deux à trois fois plus ! « Ce matin, j’ai mis plus d’une heure. C’est de la folie », expliquait-il vendredi après-midi.

Ces difficultés de circulation semblent liées aux déviations mises en place par la Diro après le violent feu survenu mercredi matin. Pour l’heure, la direction des routes n’est pas en mesure d’en quantifier l’impact. Il n’y avait qu’à regarder les secteurs en rouge sur Bison futé jeudi et vendredi matin pour s’en persuader. « Et j’ai l’impression que ça va durer », s’inquiète Emmanuelle. Dans son communiqué, la Diro évoque une fermeture du pont « au moins jusqu’au 26 septembre pour l’ensemble des véhicules ». Pour les poids lourds, cela pourrait durer « plusieurs mois ».

Waze fait saturer les petites routes

Conséquence : le trafic déjà bien chargé de la rocade sature. Mais pas seulement. Avec le recours massif à Waze, ce sont toutes les petites routes du secteur sud qui sont engorgées. « Tout le monde met Waze quand ça bouchonne. Et il y a de plus en plus de monde sur les petites routes de campagne », poursuit Emmanuelle. Dans Noyal-Châtillon-sur-Seiche, c’est encore pire. « A Noyal, c’est devenu phénoménal. Tu as un flot continu de bagnoles sur des routes où tu ne croises pas deux voitures normalement. C’est encore pire que d’habitude », poursuit Sébastien.

Le pont de l'Alma a été endommagé par l'incendie d'un bus allumé par des manifestants dans le cadre de la mobilisation "Bloquons tout".Le pont de l’Alma a été endommagé par l’incendie d’un bus allumé par des manifestants dans le cadre de la mobilisation « Bloquons tout ». - Mathieu Pattier/Sipa

A Emmanuelle, à Sébastien et à tous les autres, on aimerait dire que cela va s’améliorer. Mais ce serait leur mentir. D’autant que s’ouvre ce mardi le Space au Parc-Expo. Deuxième rendez-vous agricole de France, le salon de l’élevage attire une centaine de milliers de personnes venues de toute la France. Un événement qui entraîne toujours des bouchons monstrueux le jour de son ouverture. « Ça va être une catastrophe », nous confie un habitant du sud de la métropole. D’autant que la date de fermeture du salon coïncidera avec la journée nationale de mobilisation du 18 septembre annoncée par les syndicats. « J’ai déjà prévenu mon patron que je ne viendrai pas. J’ai posé une journée », explique Sébastien. Il avait déjà dû faire de même le mercredi 10 septembre après avoir passé trois heures à l’arrêt sur la rocade. « On nous empêche d’aller au travail », regrette ce père de famille.

Un rendez-vous ce lundi

On ignore pour l’heure combien de temps les déviations resteront en place et quand le pont pourra rouvrir. Un point d’étape aura lieu ce lundi pour préciser les investigations à mener sur le pont et évaluer l’impact sur le trafic routier. L’occasion, peut-être, d’avoir une première estimation du préjudice financier de cet incendie volontaire particulièrement décrié.