Le ministre de l’économie démissionnaire, Eric Lombard, à Matignon, à Paris, le 10 septembre 2025. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
Sur le plateau de France 2, Eric Lombard a la mine gênée du mauvais élève qui vient de recevoir deux sanctions d’affilée, et en redoute une troisième, l’exclusion. Ce samedi 13 septembre, Laurent Delahousse rappelle les faits au ministre de l’économie démissionnaire : en cinq jours, le projet de budget présenté par le premier ministre d’alors, François Bayrou, a fait chuter le gouvernement, et l’agence Fitch a retiré son « double A » à la France, jugée incapable de redresser sérieusement ses comptes. Le locataire de Bercy fait acte de contrition. Les 44 milliards d’euros de réduction du déficit ? « A l’évidence, cet effort doit être réduit », admet-il. La suppression de deux jours fériés ? « Ça ne passait pas dans l’opinion publique », le nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, « a eu raison » d’y renoncer. Un budget pourra-t-il être adopté ? « Je suis convaincu qu’il y a un chemin », assure Eric Lombard. Sans garantie de participer lui-même à l’aventure.
En cinq minutes chrono, la scène dit tout ou presque de la construction plus délicate que jamais du budget pour 2026. Oubliez celui dessiné par François Bayrou à la mi-juillet. Poubelle. L’essentiel du texte avait pourtant été finalisé, et transmis au Conseil d’Etat pour avis juridique. Il devait être analysé sous peu par le Haut Conseil des finances publiques, avant d’être déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale au plus tard le 7 octobre, conformément à la loi. La crise politique l’a emporté. Le nouveau premier ministre entend présenter son propre texte. Avant même de nommer un gouvernement, il veut négocier les contours du budget avec les partis politiques susceptibles de l’accepter.
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