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Entre critiques d’ »usine à PV » et promesse de sécurité accrue, le dispositif Dexter s’installe sur les routes toulousaines.

Depuis le 2 juillet 2025, les voitures-radars privées sillonnent déjà la Haute-Garonne en phase d’essai, sans verbalisation.

Mais à partir du 15 septembre, place aux contraventions. Une évolution majeure pour ce dispositif baptisé Dexter, déjà en service dans plusieurs départements.

Jusqu’à 13 000 km par mois et par voiture

Mandaté par l’État, un prestataire privé parcourra jusqu’à 13 000 km par mois pour traquer les excès de vitesse, sur des trajets définis par la préfecture en fonction de l’accidentalité. Ces véhicules banalisés (Peugeot, Citroën, VW…) embarquent des caméras frontales, latérales et arrière, capables de flasher discrètement.

Les radars appliquent une marge technique élargie : + 10 km/h sous 100 km/h, + 10 % au-delà. L’objectif officiel est de cibler les comportements vraiment dangereux, pas les petits dépassements.

Des prestataires privés, faute de moyens humains ?

Pour Pierre Chasseray, de l’association 40 Millions d’Automobilistes, le message est clair : « C’est une machine à cash, pas un outil de sécurité. Ces véhicules ne peuvent ni contrôler l’alcool, ni l’usage du téléphone, ni interpeller. »

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La gendarmerie, en interne, exprimerait elle aussi ses réticences : ces missions de contrôle automatisé seraient confiées à des prestataires privés faute de moyens humains, ce qui alimente le débat sur la privatisation d’une mission régalienne.

« Les voitures-radars ne remplacent pas les forces de l’ordre, elles complètent le dispositif »

À l’inverse, l’Association Prévention Routière apporte son soutien. Pour elle, ces voitures permettent de renforcer la présence de contrôles là où les radars fixes ne suffisent pas.

« Chaque baisse de vitesse moyenne sur la route entraîne une réduction immédiate de l’accidentalité et donc des vies sauvées. Les voitures-radars ne remplacent pas les forces de l’ordre, elles complètent le dispositif », souligne l’association.

Selon elle, l’automatisation du contrôle contribue à « changer les comportements durablement », et à « rendre crédible la règle de vitesse partout sur le réseau ».

Un déploiement national

Le 15 septembre, la Haute-Garonne basculera dans la phase de verbalisation, en même temps que le Rhône ou la Loire. Le Gers les a déjà adoptées depuis août, avec 9 000 km parcourus par mois, et les Hautes-Pyrénées suivront d’ici fin 2025.

Dans l’Aude, elles flashent depuis mai, tandis que l’Aveyron, le Gard, l’Ariège ou encore le Tarn-et-Garonne ont déjà sauté le pas.

Plus de contrôles = moins de morts ?

Entre critiques d’ »usine à PV » et promesses d’un outil de sécurité efficace, le sujet divise. Les automobilistes redoutent des erreurs de lecture ou un acharnement sur des zones peu accidentogènes. Mais pour ses promoteurs, la clé est simple : plus de contrôle, c’est moins de morts sur les routes.

Excès de vitesse : que risque-t-on ?

Les sanctions varient selon l’importance du dépassement :

Moins de 20 km/h (sur route limitée à + 50 km/h) : 68 € d’amende forfaitaire, 1 point retiré.

Moins de 20 km/h (sur route > 50 km/h) : 135 € d’amende, 1 point retiré.

20 à 29 km/h au-dessus : 135 €, 2 points.

30 à 39 km/h au-dessus : 135 €, 3 points, suspension possible.

40 à 49 km/h au-dessus : 135 €, 4 points, retrait du permis possible.

50 km/h et plus : amende jusqu’à 1 500 €, 6 points, suspension jusqu’à 3 ans, confiscation possible du véhicule.

Les voitures-radars privées appliquent une marge technique spécifique : + 10 km/h sous 100 km/h et + 10 % au-delà, ce qui limite la verbalisation aux excès significatifs.