Des chercheurs américains affirment avoir découvert un moyen de stabiliser les ordinateurs quantiques grâce à une étrange particule théorique : le « neglecton ». Voici comment cette trouvaille pourrait tout changer.
Représentation artistique d’un processeur quantique. Grâce à l’exploitation des lois de la mécanique quantique, cette technologie promet une puissance de calcul inégalée, ouvrant la voie à des avancées majeures dans la recherche et l’innovation – DailyGeekShow.com
Une particule théorique pourrait éliminer les erreurs des ordinateurs quantiques
Depuis des années, les ordinateurs quantiques nous font rêver. Ils promettent des calculs impossibles pour les machines classiques, des avancées majeures en cryptographie, en chimie, en intelligence artificielle… Mais il y a un gros problème : les qubits, ces unités de base du calcul quantique, sont ultra-sensibles.
Un peu de chaleur, un champ magnétique, une vibration minuscule… et paf, tout le système s’effondre. Résultat : les erreurs s’accumulent, les résultats deviennent instables, et l’ordinateur quantique reste un colosse aux pieds d’argile.
Mais voilà qu’une équipe dirigée par le physicien Aaron Lauda propose une solution radicale : une nouvelle particule théorique baptisée « neglecton ». Elle pourrait permettre de créer des qubits beaucoup plus robustes, résistants aux perturbations extérieures. De quoi ouvrir la voie à des ordinateurs quantiques sans erreur.
Un tressage de particules pour coder l’information de manière ultra-stable
Le neglecton appartiendrait à une famille de particules exotiques : les anyons. Ces quasi-particules ont une propriété fascinante : quand on les déplace les unes par rapport aux autres, leur configuration globale change, un peu comme une tresse de cheveux qui garde sa forme, même si chaque mèche bouge.
Ce principe, appelé tressage topologique, permet de stocker l’information quantique non plus dans une particule isolée, mais dans l’organisation globale de plusieurs anyons. Avantage ? Ce système est beaucoup moins sensible aux perturbations locales.
Problème : jusqu’ici, les anyons ne permettaient pas de réaliser toutes les opérations logiques nécessaires à un ordinateur fonctionnel. C’est comme si vous aviez une super calculette… qui ne savait faire que des multiplications par deux. C’est là que le neglecton change la donne.
Le neglecton redonne vie à une piste scientifique longtemps abandonnée
Pourquoi ce nom étrange, « neglecton » ? Parce qu’il repose sur des éléments jusqu’ici considérés comme négligeables. Des morceaux d’équations absurdes, avec des probabilités qui dépassent 1 ou tombent sous 0. Bref, des choses que la communauté scientifique avait mises de côté.
Mais l’équipe d’Aaron Lauda a réussi à donner un sens physique à ces anomalies. Un peu comme ce qu’a fait Schrödinger avec les nombres imaginaires en physique quantique. Ce qui relevait autrefois du pur délire mathématique pourrait, en réalité, avoir un ancrage dans la matière.
Le neglecton n’a pas encore été observé en laboratoire, c’est une particule théorique. Mais dans l’histoire de la science, ce ne serait pas la première fois qu’une particule est prédite des années avant d’être découverte. Il suffit de se souvenir du boson de Higgs.
Une piste prometteuse pour construire enfin des ordinateurs quantiques universels
Si le neglecton tient ses promesses, il pourrait permettre de créer un ordinateur quantique topologique universel : stable, programmable, capable de résister aux erreurs et d’effectuer n’importe quel calcul. Un Graal que toutes les grandes entreprises du secteur (Microsoft, Google, IBM) poursuivent depuis des années.
Bien sûr, on en est encore loin. Il faudra prouver l’existence du neglecton, comprendre comment le manipuler, l’intégrer dans une architecture concrète. Mais cette approche ouvre une nouvelle voie là où beaucoup pensaient que le chemin était bloqué.
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Et si, une fois encore, c’étaient les détails qu’on croyait sans importance qui renfermaient les clés des plus grandes révolutions ?