Une centaine de jeunes gens vêtus de noir entonnent la Marseillaise en brandissant des dizaines d’étendards tricolores. Sur l’immense banderole qu’ils ont déployée, ce dimanche 14 septembre 2025 peu avant 20 heures, on peut lire en lettres gothiques: « viens enlever mon drapeau ». La démonstration de force de l’ultradroite niçoise a eu lieu sur le parvis du Monument aux Morts à Nice.

« Ce soir, la jeunesse niçoise s’est massivement mobilisée pour défendre nos couleurs, que les forces de l’anti-France s’emploient chaque jour à traîner dans la boue », annonce sur ses réseaux sociaux Aquila Popularis.

Ce groupuscule créé en 2022, qui se revendique du nationalisme-révolutionnaire, pourrait bien être à l’origine de ce happening identitaire.

Il n’est toutefois pas le seul à relayer la vidéo de ce rassemblement qui, en l’état de nos informations, ne semble pas avoir été déclaré en préfecture.

Un mouvement importé du Royaume-Uni

La radio « Frontières » a elle aussi très vite partagé les images de ces « patriotes » descendus dans les rues de Nice. Ce média proche de l’extrême droite n’avait pas manqué de relayer, ces derniers jours, l’appel à « hisser les couleurs » dont s’est emparée, début septembre, la sphère nationaliste française.

Dans une vidéo Instagram, le média « Frontières » rappelle d’ailleurs la genèse de ce mouvement né au début de l’été de l’autre côté de la Manche.

À la suite de l’éviction d’une élève de 12 ans dans la petite ville de Rugby. Exclue de cours le 11 juillet dernier, jour du Culture celebration day, jour censé célébrer la diversité culturelle en Angleterre, parce qu’elle avait décidé de revêtir une robe aux couleurs de l’Union Jack (le drapeau britannique). En réaction, les habitants de plusieurs villes britannique ont décidé de pavoiser rues et fenêtres aux couleurs nationales.

Outre-manche, le mouvement « Raise the Colors » n’a cessé de prendre de l’ampleur au cours de l’été. Au point que le 29 août dernier, Elon Musk s’est fendu d’un message de soutien sur son réseau social X.

Décrite comme spontanée, cette réaction de l’opinion publique anglaise aurait, selon l’association antiraciste « Hope not Hate », été récupérée par des figures du nationalisme telles que Andrew Currien, alias Andy Saxon, ou encore Tomy Robinson.

Selon « Frontières », le mouvement « Raise The Flag » (« Hisser les couleurs ») aurait déjà fait école en Australie ou au Japon et serait donc en train de gagner la France.

Même si dans l’Hexagone, sa manifestation la plus spectaculaire semble être, pour l’heure, cette opération en bleu, blanc et rouge sur le parvis du Monument aux Morts de Nice, dimanche soir.