En réaction aux propos du président du Medef Patrick Martin qui a prévenu samedi qu’une « grande mobilisation patronale » serait organisée si les impôts des entreprises étaient augmentés dans le cadre du budget 2026, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a exhorté ce lundi le patronat à arrêter de « pleurnicher » et à cesser de faire des « caprices d’enfants gâtés », mettant en avant les « milliards d’aides consenties » chaque année aux entreprises.
« Ça fait huit ans que le patronat écrit directement toutes les orientations et toutes les politiques d’Emmanuel Macron avec des ministres qui sont les porte-serviettes des patrons », a estimé Sophie Binet sur TF1. « Je pense qu’il faut que les patrons retrouvent la voie de la décence, ça n’est plus possible qu’ils passent leur temps à pleurnicher alors que les dividendes atteignent des records en France, alors que les résultats du CAC 40 sont florissants », a-t-elle fustigé.
« La roue doit tourner »
« Il y a 211 milliards d’aides qui sont consenties chaque année sans condition ni contrepartie aux entreprises. Ça n’est plus possible que pour les patrons, ça soit uniquement des droits et jamais des devoirs. » Pour la numéro un de la CGT, « la situation de l’emploi est catastrophique aujourd’hui avec des emplois qui sont supprimés dans l’industrie malgré ce niveau d’aide record pour les entreprises et ces baisses d’impôts massives pour les plus riches ». « Nous, depuis huit ans, la ceinture a été bien serrée, on a eu à subir une réforme violente du code du travail, cinq réformes de l’assurance chômage, une réforme des retraites, et il faudrait encore qu’on passe à la caisse », a-t-elle ajouté. « Là, la roue doit tourner, c’est plus possible que le patronat fasse des caprices d’enfants gâtés. »
« Plus que jamais nécessaire de se mobiliser le 18 »
La secrétaire générale de la CGT a rencontré ce lundi à Matignon le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu. « Ce rendez-vous confirme plus que jamais la nécessité de se mobiliser le 18 [septembre] puisque le Premier ministre, à ce stade, parle de rupture dans ses discours, mais ne pose aucun acte de rupture, notamment vis-à-vis de l’Élysée », a-t-elle dénoncé. « À part les deux jours fériés, il n’a renoncé à rien dans le musée des horreurs qu’Emmanuel Macron avait prévu dans son projet de budget. »
La numéro un de la CGT a dit avoir exigé comme « première rupture » l’abrogation de la réforme des retraites, « blessure démocratique et sociale qui ne passe pas et qui est à l’origine de la situation d’instabilité politique actuelle ». Mais elle a expliqué à la presse avoir « senti que le Premier ministre n’était absolument pas déterminé à agir » sur l’abrogation de l’âge de départ à 64 ans.