Il n’a guère apprécié d’être plongé dans un brasier, passant plus d’une demi-heure dans une fournaise à plusieurs centaines de degrés. A Rennes, le pont de l’Alma a subi d’importants dégâts après le pillage et l’incendie d’un bus lors du blocage de la rocade le 10 septembre. « Le béton a été dégradé sur plusieurs centimètres et les aciers ont changé de couleur », indique Arnaud Gautier, directeur adjoint de la direction interdépartementale des routes (DIR) de l’Ouest.
La nature exacte et le montant des dommages ne sont pas encore connus et des investigations nocturnes vont être menées entre mardi et jeudi par des équipes du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). « Il faudra notamment déterminer si la portance de l’ouvrage a souffert », précise Arnaud Gautier.
Des répercussions sur l’ensemble du réseau routier
En attendant, la circulation sur ce pont est interdite depuis l’incendie pour tous les véhicules dans le sens Nantes vers Rennes et le restera au moins jusqu’au 26 septembre. « La phase de réouverture dépendra des résultats des investigations », souligne Nathan Tavernier, chef du district de Rennes à la DIR Ouest. Pour les poids lourds en revanche, on sait déjà que cette fermeture durera plusieurs mois.
Si des déviations ont été mises en place, la fermeture du pont, qui voit défiler chaque jour 20.000 véhicules dans le sens Nantes-Rennes, a déjà des répercussions sur l’ensemble du réseau routier dans la capitale bretonne. Et même au-delà puisque toutes les petites routes ou presque sont engorgées dans le sud de Rennes.
Un appel à témoins lancé par la police
Résultat, le temps de trajet des automobilistes aurait ainsi augmenté d’une demi-heure environ depuis jeudi dans l’agglomération rennaise, selon les premiers chiffres de la DIRO. Et dès ce mardi, la situation sera encore plus catastrophique avec l’ouverture du Space, le salon de l’élevage qui va rassembler plusieurs centaines de milliers de visiteurs jusqu’à jeudi au Parc Expo.
Pendant que des milliers d’automobilistes galèrent dans les bouchons, l’enquête se poursuit également sur l’incendie du bus qui aurait été causé par des manifestants participants au mouvement « Bloquons tout. » « Les premiers éléments de l’enquête permettent de confirmer qu’il s’agit d’un incendie volontaire par un manifestant », avait fait savoir jeudi Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes. Un appel à témoins a été lancé par la police pour tenter d’identifier le ou les mis en cause.