« On ne se connaissait pas avant mais nous sommes tous dans la même galère, ça crée des liens… » Ce lundi matin, assis sur les marches de la cité universitaire Mirabeau sur le campus de Beaulieu à Rennes, Maëlys, Garlonn et Gaël, trois étudiants de Rennes 2, échangent quelques mots en attendant que leurs téléphones portables se rechargent. Comme environ 600 autres étudiants de Beaulieu, ils n’ont plus d’électricité dans leur logement depuis vendredi 12 septembre à 23 h. « Ce week-end, on a commencé par recharger nos téléphones avec notre batterie d’ordinateur, explique Maëlys. Quand celle-ci a aussi été en panne, on a cherché des prises électriques libres. C’est pour cela qu’on se retrouve ce lundi matin, ici, assis sur la terrasse du bâtiment D. »
Gaël, Maëlys et Garlonn rechargent leurs téléphones portables sur des prises électriques extérieures de la terrasse de l’accueil de la cité Mirabeau. (Le Télégramme/Claire Staes)
Selon les éléments recueillis sur place, la panne d’électricité aurait été provoquée par une fragilité sur le réseau électrique de Rennes intervenue vendredi soir. Fragilité qui aurait fait sauter la ligne haute tension alimentant plus de 600 dès 2 600 logements étudiants que compte le campus de Beaulieu. « Les réparations pérennes sur le poste à haute tension vont durer plusieurs jours », explique un ouvrier du Crous. « À ce jour, nous n’avons pas de date à communiquer », ajoute le Crous dans un communiqué. « C’est pour cette raison que nous installons des groupes électrogènes. Normalement, le courant sera remis ce soir dans les bâtiments L, H et I. Demain, mardi, nous installerons un deuxième groupe électrogène et le courant reviendra dans les bâtiments J et K. »
Douches chaudes et portes fermées
En attendant que le poste à haute tension soit réparé, les étudiants peuvent prendre des douches chaudes et utiliser les cuisines communes du bâtiment E. Oui mais… Les étudiants croisés sur le campus ne sont pas nombreux à savoir où se trouve le bâtiment E dans le dédale labyrinthique qu’est la cité Mirabeau. « Quand on finit par arriver au bâtiment E avec nos courses sur le dos et bien, il faut encore trouver quelqu’un pour nous ouvrir la porte, souffle Chloé, étudiante en troisième année d’Anglais. Nos badges n’ouvrent pas les portes. »
« Moi, j’ai préféré aller cuisiner chez mon copain qui a un appartement en ville », ajoute Maëlys. « Sinon, il est toujours possible d’aller manger au restaurant U de l’Insa ou à l’Astrolabe. Heureusement que j’étais intégrée à la boucle WhatsApp de la cité universitaire. C’est là que j’ai eu les meilleures infos car sinon, le Crous nous a envoyé un pauvre communiqué, samedi à 17 h où on nous conseillait de jeter notre nourriture. »