REPORTAGE – À 15 km de la ligne de front, la petite ville de Sviatohirsk et son monastère historique, haut lieu spirituel du monde orthodoxe, vivent sous la menace constante des drones kamikazes russes et des frappes aériennes.
La voiture cahote sur une piste de terre poussiéreuse, franchit à vive allure une passerelle de fortune qui contourne le pont effondré enjambant le Donets. Le cours d’eau paresse sous le soleil de septembre. Silence de mort sur les collines boisées de Sviatohirsk, dernier avant-poste ukrainien au nord de Sloviansk avant les lignes russes. À l’entrée de la bourgade, jadis prisée des touristes et aujourd’hui vidée de ses habitants, un panneau artisanal, griffonné à la hâte en lettres rouges met en garde : « Menace FPV – Accélérez ». Les drones kamikazes russes rôdent dans le ciel, sans relâche, à la recherche d’une proie à abattre.
La route traverse un décor de guerre figé : maisons éventrées, carcasses calcinées, rideaux de fer baissés. Puis, au détour d’un carrefour, un éclat de vie, presque incongru. Sur une terrasse improvisée devant une petite épicerie, trois habitants devisent, comme pour conjurer l’effondrement du monde autour d’eux. Derrière le comptoir, Natalia, l’épicière…
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