Les médecins du service dédié à l’analyse des prélèvements de tissus des malades ont délaissé leurs microscopes pour passer à 100% sur l’ordinateur. Ils s’appuient également sur l’intelligence artificielle. A la clef : plus de rapidité et plus de précision, au bénéfice du malade.

Quand le numérique et l’intelligence artificielle s’invitent au CHU de Lille pour livrer des diagnostics plus rapides et plus précis! Cette révolution concerne le service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques du CHU, autrement dit le service qui analyse les prélèvements de des patients, c’est-à-dire tous les prélèvements tissulaires ou cellulaires mais pas les prises de sang.  Jusqu’à présent, les vingt médecins du service analysaient chaque année pas moins de 50.000 prélèvements au microscope!

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Désormais, ces prélèvements sont scannés et passés dans des logiciels d’intelligence artificielle ce qui permet un important gain de temps puisqu’il y a beaucoup moins de manipulations  mais aussi une plus grande précision dans les analyses. Le professeur Emmanuelle Leteurtre, chef du service d’Anatomie et Cytologie pathologique du CHU l’explique :  » Avec le numérique et l’intelligence artificielle, le résultat de notre travail est beaucoup plus précis car nous, médecins, sommes aidés par certains éléments que l’on voit. Cette quantification, quand elle est faite par un humain, est soumise à une petite variabilité. La fatigue du médecin peut avoir un impact, le choix de la zone analysée, le nombre d’éléments que l’on compte sur un prélèvement peut être variable. Le numérique et l’intelligence artificielle apportent une réponse plus fiable, standardisée. « 

Professeur Emmanuelle Leteurtre, chef du service d'Anatomie et Cytologie pathologiques au CHU de Lille Professeur Emmanuelle Leteurtre, chef du service d’Anatomie et Cytologie pathologiques au CHU de Lille © Radio France – Odile Senellart

Elle explique que dans certains cas, tel ou tel traitement est prescrit en fonction de la quantité de « marqueurs » trouvés dans l’échantillon, avec + ou – 5% par exemple. Ca, la machine le fait de façon beaucoup plus reproductible que ne peut le faire l’humain. Cela permet donc d’adapter de façon plus fine, plus pertinente le traitement pour chaque patient.

Les lames de verre sur lesquelles sont déposées les prélèvements sont passées dans un scanner qui les numérise Les lames de verre sur lesquelles sont déposées les prélèvements sont passées dans un scanner qui les numérise © Radio France – Odile Senellart

L’analyse des prélèvements permet de déterminer quelle est la maladie présente, son degré de gravité et d’aider à choisir le meilleur traitement pour le patient. Sur la base de ces analyses, le médecin peut proposer le traitement le mieux adapté au patient pour des maladies tels que les cancers, les lymphomes, les maladies du rein, etc. De nombreux progrès sont encore attendus grâce aux apports de l’intelligence artificielle : ils pourraient notamment permettre à l’avenir de découvrir des cancers à un stade plus précoce.