La soirée avait mal commencé, elle s’est mal terminée.
Dimanche soir à la Paris La Défense Arena, l’Union Bordeaux-Bègles a pris une énorme claque en ouverture de la 2e journée du Top 14. En 18 minutes, le Racing avait déjà franchi la ligne quatre fois, assommant des Bordelais dépassés (28-3). Le score final (44-32) paraît presque flatteur tant les champions d’Europe sont passés à côté de leur début de match. Et Yannick Bru n’a pas cherché à minimiser l’échec.
Largement battu sur la pelouse du Racing dimanche soir (44-22), l’UBB a notamment manqué son entame. Yannick Bru regrette les attitudes de certains de ses joueurs. pic.twitter.com/LpInVBVWRc
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) September 15, 2025
« Un manque d’envie »
Face à la presse, le manager girondin a livré un discours tranchant. Les deux premiers essais, concédait-il, pouvaient relever du coup du sort : un ballon mal maîtrisé, un rebond défavorable. Mais le reste ? « Un manque d’envie et un manque d’implication assez flagrant de certains », lâchait-il, visiblement agacé. Pour un entraîneur qui a bâti sa réputation sur l’engagement et la solidarité, voir son équipe se désunir de la sorte a eu du mal à passer. « J’ai senti une forme de désolidarisation, des choses qu’on n’aime pas voir dans une équipe de rugby. »
Bru a tout de même tenu à protéger certains de ses cadres, notamment les anciens Racingmen Cameron Woki et Boris Palu, qu’il a cités en exemple. Mais le constat est clair : l’UBB a affiché une fébrilité inquiétante dans l’intensité et la conquête, incapable de répondre aux collisions imposées par le Racing.
🏉 Nans Ducuing à la pause sur l’UBB : « Il faut secouer tout ça. C’est dur quand tu as une équipe complètement abattue, que rien ne marche, qu’on sent qu’il n’y a pas de révolte ou c’est maladroit. Ça va être de l’honneur, du respect du maillot, de la fierté. »
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Plus d’espoir dès la mi-temps
À la mi-temps, les Girondins étaient déjà noyés (8-34). Le discours du staff a été simple : sauver l’honneur et, si possible, viser le bonus défensif. Mission à moitié réussie. Bordeaux a remporté la seconde période (24-10), a retrouvé un semblant de cohésion, mais le mal était fait. « On ne perd que de 12 points un match où on aurait pu être ridicules », résumait Bru, à la fois soulagé de ne pas sombrer totalement et furieux du visage affiché.
L’absence de cadres comme Jalibert, Lucu, Buros ou Moefana a pesé lourd, reconnaissait le manager. Mais pas au point d’excuser le relâchement collectif. « Quand tu n’as pas ta charnière ni Moefana, le meilleur 12 de France, c’est compliqué. Mais ça n’explique pas tout. On doit réfléchir collectivement à ce qu’on a raté dans la semaine. »
À Chaban-Delmas, samedi prochain contre Montauban, l’UBB est déjà attendue au tournant. Et Yannick Bru a mis ses hommes devant leurs responsabilités : le champion d’Europe doit vite retrouver l’implication et l’intensité qui font sa force, sous peine de revivre d’autres désillusions.