BERLIN – L’Allemagne et la Norvège ont annoncé lundi soir que les deux pays planchaient sur un traité bilatéral de défense, le dernier d’une série d’accords de sécurité conclus récemment entre différents pays européens.

Ce traité, qui sera préparé par les deux ministres de la Défense, vise à renforcer la coopération en matière de défense, qui s’est déjà intensifiée depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.

Berlin et Oslo sont parmi les principaux partisans d’une récente initiative des pays européens de l’OTAN visant à acheter du matériel de défense américain pour l’Ukraine.

Les ministres de la Défense des deux pays ont également exhorté l’OTAN à améliorer la protection des infrastructures sous-marines européennes, alors que des actes de sabotage présumés, attribués à la Russie et à la Chine, ont ces derniers mois suscité des inquiétudes.

Dans une déclaration commune publiée lundi, l’Allemagne et la Norvège ont souligné que leur partenariat étroit reposait sur des « valeurs communes », réaffirmant leur engagement en faveur de la sécurité maritime, ainsi que d’une coopération plus étroite sur terre et dans l’espace.

Dynamiques bilatérales

Le traité prévu s’inscrit dans le cadre d’efforts plus larges visant à renforcer les structures de défense européennes par le biais d’accords bilatéraux, face aux menaces de la Russie et au retrait potentiel des États-Unis de l’architecture de sécurité du continent.

« S’il y a quelque chose de positif dans cette terrible guerre en Ukraine, c’est qu’elle nous rassemble, nous Européens », a déclaré le chancelier Friedrich Merz lors d’une conférence de presse avec son homologue norvégien, Jonas Gahr Støre, à Berlin.

Cette initiative se concentre sur les pays non membres de l’UE tels que la Norvège et la Grande-Bretagne, a-t-il ajouté, tout en soulignant qu’elle n’était « pas en contradiction avec notre politique européenne ».

Ces accords sont conclus parallèlement aux structures de défense de l’OTAN, qui lient déjà la plupart des alliés européens.

La semaine dernière, l’Allemagne a signé avec le Royaume-Uni le « traité de Kensington », qui engage les deux pays à coopérer de manière plus étroite en matière de sécurité, sur la base de l’accord de coopération ministérielle conclu l’année dernière.

Quelques jours plus tôt, la Grande-Bretagne et la France avaient annoncé qu’elles allaient commencer à coordonner pour la première fois leurs forces de dissuasion nucléaire. Paris et Berlin prévoient également d’intensifier leurs relations en matière de défense dans le courant de l’été.

Les trois pays sont désormais liés par des accords d’assistance mutuelle indépendants, qui complètent l’accord de l’article 5 de l’OTAN. Ils forment ensemble le groupe E3. Ces nouveaux formats multilatéraux sont de plus en plus utilisés pour définir une ligne commune en matière de politique étrangère et de sécurité, domaine dans lequel l’UE n’a pas de compétence.