Un père de famille a décidé de prendre la parole pour mettre en
garde tous les parents contre les dangers des réseaux sociaux
et de TikTok en particulier. Après le suicide de
sa fille, il a en effet découvert que la plateforme chinoise
offrait un accès rapide et facile à des informations pouvant
faciliter le passage à l’acte suicidaire. Un
constat qui a même poussé deux parlementaires à se saisir de la
question.

Le jeudi 11 septembre 2025, Arthur Delaporte et Laure
Miller
ont donc présenté leur rapport au nom de la
commission d’enquête sur les effets psychologiques de
TikTok
chez les mineurs. Ce travail approfondi, entamé en
mars 2025 et faisant suite à plusieurs suicides d’adolescents en
France et dans le monde, fait froid dans le dos.

Des familles endeuillées par des suicides lancent un appel

Fin 2024, un collectif de sept familles a assigné TikTok en
justice, accusant la plateforme d’avoir exposé leurs enfants à des
contenus pouvant les pousser au suicide. Parmi ces
proches en deuil, on trouve Arnaud Ducoin, dont la fille, Pénélope,
s’est suicidée à l’âge de 18 ans. Décrite comme une jeune fille
« brillante et pétillante qui ne présentait aucun
problème psychologique
particulier », Pénélope avait
pris l’initiative, à l’âge de 15 ans, de passer une année aux
États-Unis.

Un voyage qui a pris une tournure inquiétante quand « au bout
d’un mois, on nous a appelés pour nous dire qu’elle se
scarifiait
. On l’a donc faite revenir en France. Et cela a
été le début de la descente aux enfers pour elle, comme pour
nous », a confié Arnaud Decoin à Paul Larrouturou dans
l’émission C à vous sur France 5, diffusée ce samedi 13
septembre 2025.

Une adolescente
©
Shutterstock/PemikaChedpiroon

L’influence des réseaux sociaux passée au crible.

TikTok mis en cause dans une affaire de suicide

Suivie par des psychologues et des psychiatres, la jeune femme
avait été hospitalisée après que les médecins lui ont diagnostiqué
une personnalité « borderline » et présentant
des « troubles du comportement
alimentaire »
. Alors qu’elle basculait dans
l’isolement, la jeune femme a « trouvé refuge sur son
téléphone ». Un mal-être qui avait conduit Pénélope à mettre
fin à ses jours, le 29 février 2024.

En explorant l’ordinateur de leur fille pour tenter de
comprendre son geste, les parents de Pénélope découvrent
« l’univers digital » dans lequel elle évoluait.
« C’était un univers mortifère, très sombre, où l’on a pu voir
des vidéos qu’elle avait enregistrées et qui traitaient du
suicide, de la scarification, des idées
noires »
. Il explique que sa fille avait à sa
disposition, grâce à TikTok à un véritable « mode d’emploi pour
se suicider », avec des vidéos expliquant »comment faire un
nœud coulant », « au bout de combien de temps perd-on
connaissance » et « combien de temps, il faut pour
mourir ». 

Le père endeuillé
©
BFMTV

Arnaud
Ducoin met en garde contre TikTok.

TikTok responsable ?

Même si le terme « suicide » est
censuré par la plateforme, les
utilisateurs parviennent à accéder toutefois à de nombreuses vidéos
sur le sujet en utilisant simplement l’emoji du drapeau suisse.
Bien qu’il reconnaisse que TikTok n’a pas tué sa fille, Arnaud
Decoin explique que le réseau social y a « contribué très
activement » en lui donnant accès à « une communauté de
jeunes ayant les mêmes problèmes », ce qui l’a, selon lui,
« poussée à passer à l’acte ».

Deux adolescentes utilisant TikTok © Shutterstock/LuizaKamalova

TikTok
pas coupable, mais responsable.

Un rapport parlementaire a donc vu le jour à partir des 30 000
réponses recueillies lors d’une consultation publique citoyenne,
organisée du 23 avril au 31 mai 2025, dont près de 19 000 émanaient
de lycéens. Il affirme que TikTok met « en danger la
santé, voire la vie des utilisateurs », et favoriserait, entre
autres, « les mécanismes de viralisation des contenus
problématiques, la diffusion d’idéologies politiques
négatives et contraires aux droits humains
, le racisme,
l’antisémitisme, la glorification du terrorisme ainsi que le
sexisme ».