Il se lèvera et prononcera lundi soir prochain un discours de remerciement généré, peut-être, par ChatGPT. En attendant le verdict, le gagnant probable du Ballon d’or France Football devrait ravir les supporters du PSG. Selon le modèle d’intelligence artificielle utilisée par le cabinet Avisia, le meilleur joueur du monde, élu par les médias, serait Ousmane Dembélé.

Avec 72 % de chances de l’emporter, le vainqueur de la Ligue des champions devance largement son rival barcelonais Lamine Yamal (56 %). Et établit une distance de sécurité importante avec son coéquipier Vitinha (40 %) ou Mohamed Salah (39 %) et Raphinha (33 %).

Pas de boule de cristal pour arriver à ce résultat mais l’application de mathématiques et de probabilités. « Nous avons utilisé un modèle par apprentissage automatique qui a été alimenté avec d’énormes bases de données pour prédire un gagnant probable », explique Julien Legavre, consultant en data et sport chez Avisia.

Ces prédictions se basent sur des critères objectifs appliqués aux 30 joueurs nommés. Les algorithmes mettent en balance les résultats collectifs (trophées nationaux, Ligue des champions et compétitions internationales) avec une note de notoriété basée sur la présence médiatique et sur les réseaux sociaux trois mois avant la cérémonie.

Enfin, les résultats individuels rentrent en ligne de compte en considérant les récompenses personnelles (meilleur joueur, buteur ou passeur). Un dernier paramètre fait appel aux performances répertoriées dans « l’Avisia Player Index ».

Cette gargantuesque base de données regroupe depuis sept ans les statistiques sur le terrain de plus de 50 000 joueurs et de 61 ligues européennes issues de 28 pays différents. Dans cet exercice, la part belle est donnée aux notes spectaculaires sur les capacités de percussion et de mise en danger de l’adversaire. L’IA maison avait prédit la victoire à 62,5 % du PSG en finale de la Ligue des champions en mai dernier.

Lors d’un autre concours scruté de près par les Français, l’élection de Miss France, les algorithmes d’Avisia avaient prédit la gagnante deux fois sur les six dernières éditions. Tout en trouvant au moins le podium. Le logiciel avait prédit, lors du dernier concours, la victoire de Miss Guadeloupe et c’était finalement miss Martinique, anticipée 2e, qui avait raflé la couronne.

Mais tout reposait sur des probabilités et ne prenait pas en compte l’avis subjectif du jury, le vote du public ou la performance du soir des prétendantes. Pour le trophée tant convoité de meilleur joueur du monde, ces paramètres ont été en grande partie intégrés.

Le vote du Ballon d’or dispose de ses propres règles parfois subtiles. Chaque pays du top 100 du classement Fifa possède une voix à travers un représentant journaliste. Il établit un top 10 dont chaque place accorde des points au joueur désigné. Le joueur ayant récolté le plus de points l’emporte.

« Nous avons aussi tenu compte des affinités entre certains pays et les médias votants »

Les critères humains ressemblent à ceux de l’IA car les deux premiers s’appuient sur les performances individuelles, la capacité à être décisif et impressionnant mais aussi les résultats collectifs et les trophées remportés. Le dernier critère de jugement repose sur une opinion pure : la classe naturelle et le fair-play dans le jeu.

Plus dur à pondérer pour une machine. « Nous avons aussi tenu compte des affinités entre certains pays et les médias votants, leur appétence pour certains styles de jeu ou les médias qui votent uniquement pour leurs joueurs nationaux », complète Julien Legavre.

Quid de la fiabilité ? « Nous sommes confiants à plus de 90 % dans la performance de notre solution. Nous avions déjà eu le bon Top 3 l’an dernier avec Pedri », met en avant l’expert. Avec le risque potentiel d’un mauvais contre-pied de la machine.