Situé au cœur de l’Himalaya, le Cachemire, à majorité musulmane, est devenu l’un des symboles les plus douloureux de la Partition entre l’Inde et le Pakistan. Depuis cette séparation, les deux puissances se disputent sa souveraineté, alimentant un conflit latent.
À l’origine du différend, le choix controversé du maharaja hindou Hari Singh, qui décide de rattacher son État princier à l’Inde, malgré une population majoritairement musulmane. Ce rattachement, motivé par la volonté de se protéger d’incursions tribales appuyées par le Pakistan, déclenche la première guerre indo-pakistanaise.
Un cessez-le-feu est signé en 1949, sous l’égide des Nations unies, et une “Ligne de Contrôle” est établie. Non reconnue par la communauté internationale, cette frontière de facto reste aujourd’hui l’une des plus militarisées au monde.
Mais le conflit dépasse la simple question territoriale. Il s’enracine dans l’opposition idéologique des années 1940 entre le Parti du Congrès, favorable à une Inde unifiée, et la Ligue musulmane, qui revendiquait un État indépendant pour les musulmans. La Partition, précipitée par les autorités britanniques, provoque un exode massif et des violences d’une ampleur inédite. Privé de statut clair, le Cachemire incarne le symbole de cet inachèvement historique.
Depuis 1989, la région indienne du Cachemire est secouée par une insurrection séparatiste. L’arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014, figure de l’ultranationalisme hindou, ravive les tensions. Le Pakistan, de son côté, continue de réclamer un référendum d’autodétermination, jamais organisé. Figé depuis plus de 70 ans, le conflit demeure insoluble.
Pourquoi la « frontière » qui sépare l’Inde du Pakistan n’a jamais été fixée et reconnue officiellement ? Quelles sont les revendications indiennes et pakistanaises sur le Cachemire ? Comment la militarisation de cette frontière affecte-t-elle les populations locales des deux côtés ?
FOCUS – Récits et mémoires de la Partition
Avec Anne Castaing, chercheuse au CNRS, travaillant au Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes.
En 1947, la Partition entre Inde et Pakistan provoque un exode massif, des massacres et des violences de genre. Longtemps marginalisée par l’histoire, sa mémoire s’est inscrite dans la littérature. Des voix comme celles d’Urvashi Butalia ou d’Aanchal Malhotra révèlent une mémoire vive, transgénérationnelle, faite d’objets, de récits et de silences. La plaie de la Partition ne s’est jamais vraiment refermée.
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