L’un des premiers gestes politiques de Sébastien Lecornu à Matignon concerne son avenir et celui de ses prédécesseurs au poste de Premier ministre.

LUDOVIC MARIN / AFP

L’un des premiers gestes politiques de Sébastien Lecornu à Matignon concerne son avenir et celui de ses prédécesseurs au poste de Premier ministre.

POLITIQUE – Pas de temps à perdre à Matignon. Le gouvernement du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu n’est pas encore formé que le nouveau locataire de Matignon a déjà signé le décret qu’il avait promis dimanche.

Ce lundi 15 septembre, Sébastien Lecornu a officialisé la fin des avantages à vie des anciens Premiers ministres à partir du 1er janvier 2026. Une annonce qui tombe moins de 24 heures après la promesse du Premier ministre de s’attaquer à ce régime spécifique « encore accordé à certains anciens membres du gouvernement ».

C’est sur X que l’ancien ministre des Armées a dévoilé l’un de ses premiers actes politiques en tant que chef du gouvernement. « C’est fait », s’est-il félicité sur le réseau social avant de dévoiler les détails de cette mesure. « On ne peut pas demander aux Français des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas », avait-il expliqué dès dimanche sur X pour motiver sa décision.

Dans ce nouveau cadre, le Premier ministre explique d’abord que « s’il est normal que la République protège les personnes faisant l’objet de menaces, il n’est en revanche pas concevable qu’ils puissent bénéficier d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire ». Raison pour laquelle la « protection policière ne sera accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l’intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque ».

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De plus, « tous les autres moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie le seront dorénavant pour une durée limitée ». À ce stade, Sébastien Lecornu ne précise toutefois pas ladite durée.

Plus de voiture et de protection policière

Pour le reste, les avantages des prédécesseurs de Sébastien Lecornu à Matignon sont déjà bien connus. Ces avantages à vie octroyés aux anciens chefs du gouvernement seront donc encore en place pour quelques mois pour 17 ex-Premier ministres. Leur coût annuel est estimé à 4,4 millions d’euros, comme le rappelle Le Monde.

Première disparition annoncée, celle de la voiture de fonction « à vie », avec chauffeur et frais liés. Même chose ici, l’avantage était jusqu’ici soumis à l’absence d’un autre mandat ou fonction avec une option similaire.

La seconde concerne la protection policière, qui ne disposait jusqu’ici d’aucune « limitation de durée ». Le Monde rappelle d’ailleurs qu’elle coûtait à elle seule 2,8 millions d’euros (en 2019), « en incluant les salaires des policiers, leurs heures supplémentaires, les frais de mission et l’entretien des véhicules ». Cet avantage concernait aussi régulièrement les ministres de l’Intérieur. Mais également d’autres ministres. Marlène Schiappa ou Olivier Dussopt ont donc pu en bénéficier après la fin de leur mandat. Avec une voiture privée à la clé.

Selon Sébastien Lecornu, cette protection policière sera maintenant « limitée » dans le temps. Même si le nouveau Premier ministre n’a pas précisé la nouvelle « durée limitée » de cet avantage, qu’il entend conserver dans certains cas, « en fonction de la réalité du risque ». Par exemple, l’avantage pourrait être conservé pour les Premiers ministres et ministres de l’Intérieur, qui sont régulièrement confrontés à des informations sensibles dans le cadre de leurs fonctions.

Avantages particuliers

Parmi les avantages de l’exécutif qui devraient donc subsister après le 1er janvier, on retrouve − « sur demande » de l’intéressé − un « agent pour leur secrétariat particulier pendant une durée maximale de dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 67 ans ». Comme le souligne Le Parisien, d’anciens Premier ministres comme Michel Barnier et François Bayrou n’y avaient déjà pas le droit après leur départ, compte tenu de leur âge. Par ailleurs, cet avantage n’était pas octroyé pour celles et ceux qui disposent d’un avantage similaire au titre d’un autre mandat ou d’une autre fonction publique. C’est le cas de Jean Castex, président de la RATP depuis son passage à Matignon.

Dernier point concernant les avantages des anciens Premier ministres : l’indemnité pour trois mois touchés par les anciens chefs du gouvernement (et tout autre ministre). Une indemnité qu’ils ne perçoivent toutefois pas en cas activité rémunérée post-Matignon. Celle-ci devrait donc perdurer également puisque Sébastien Lecornu le dit bien, ce sont uniquement les « moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie » auquel il compte s’attaquer.