Une onde de choc se propageait dans le monde de la Formule 1 en février 2024 lorsque Lewis Hamilton annonçait son départ de Mercedes pour rejoindre les Rouges de Maranello. Mais ni le septuple champion du monde ni la Scuderia n’avaient anticipé l’ampleur du changement auquel Hamilton allait devoir faire face. Lui qui avait passé dix ans chez McLaren puis douze ans avec Mercedes (les deux équipes partagent le même moteur, tout comme Williams et Aston Martin) allait devoir s’adapter à une écurie italienne et apprivoiser une culture différente et un moteur propre au Cheval Cabré, sous la pression des tifosi impatients de voir le voir briller en rouge.
« Je ne sais pas si nous avons sous-estimé l’importance du changement. Probablement. confessait Frédéric Vasseur. Parce qu’il a passé 10 ans chez McLaren, puis 12 chez Mercedes, mais c’était une sorte de continuité : deux équipes basées au Royaume-Uni, avec le même moteur, le même environnement. [Rejoindre Ferrari] est un changement radical pour lui, dans sa vie, la culture de l’équipe et tout le reste. Y parvenir en trois jours d’essais pendant la période hivernale est assez difficile, et je pense que les attentes étaient également énormes. » Confronté à un processus d’adaptation qui se prolonge, le directeur de la Scuderia demeure serein. « Nous devons tout mettre en place, et cela prend du temps, soulignait Vasseur. Nous devons également gérer les attentes et le bruit autour de l’équipe. »
Dans une saison où la compétition est particulièrement serrée, les moindres détails sont scrutés par tous et l’arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari n’en fut que plus délicate. « Les commentaires [sur les performances] sont positifs ou négatifs pour un dixième de seconde de plus ou de moins, ou plus ou moins un réglage de l’aileron que vous avez fait ou non – c’est toujours marginal. Si nous ne sommes pas capables de tout mettre en place depuis la préparation du week-end, l’adaptation au simulateur, etc., jusqu’au dimanche, vous pouvez perdre un dixième ici ou là. Cela fait une énorme différence en termes de résultats purs. »
Une performance en demi-teinte pour Hamilton chez Ferrari
Habitué de la plus haute marche du podium, Lewis Hamilton n’a pour l’instant pas dépassé la quatrième place lors sa première saison avec Ferrari. Le Britannique n’est pas à l’aise dans une voiture moins performante qu’espéré. Son coéquipier Charles Leclerc paraît parfaitement en confiance au volant de sa Ferrari, qu’il pilote depuis depuis 2019. Souvent derrière Leclerc, l’ancien de chez Mercedes peine effectivement à prendre le pli.
Les difficultés du Britannique ont culminé cet été, en Belgique et en Hongrie. À Spa, Hamilton opérait un week-end décevant, sorti dès première partie de qualifications pour le Sprint et pour le Grand Prix. Il effectuait tout de même une superbe remontée à travers le peloton pour terminer à la septième place. À Budapest, c’est un autre week-end sans saveur pour l’ancien champion, qui se qualifiait douzième et terminait à la même position. Hamilton semble toutefois ressourcé de la trêve estivale, malgré une erreur coûteuse à Zandvoort. Le natif de Stevenage remontait la pente à Monza, où il exécutait une course offensive pour revenir sixième malgré une pénalité de cinq places sur la grille de départ.
Leader avisé, Vasseur accompagne et encourage son pilote en dépit de ces quelques faux pas. Au contraire, explique le Français « c’est à nous de le soutenir lorsqu’il est en difficulté, et nous devons également le pousser lorsqu’il est en difficulté, rétorquait-il. Spa et Budapest ont été difficiles pour lui. Il peut toutefois être sûr qu’il a le soutien total de tout le monde à Maranello pour se remettre et revenir. Je suis vraiment convaincu qu’il y arrivera. Nous devons le soutenir chaque jour, et je soutiendrai Lewis chaque jour. »
Pleinement conscient de l’exigence et de la détermination de son pilote, Vasseur croit sans réserve en Lewis Hamilton. « C’est une question de soutien et de mentalité. Il est pleinement engagé, il se donne à fond, saluait le directeur de la Scuderia. Il essaie de tirer le meilleur de chacun, et il aura toujours mon soutien pour cela. »
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Vasseur reconnaît le talent du septuple champion du monde et se montre optimiste quant à l’avenir d’Hamilton chez Ferrari. « C’est un champion, il se débrouille très bien et il a le rythme. L’autre caractéristique est d’essayer de tirer le meilleur des personnes qui vous entourent, une motivation supplémentaire, un coup de pouce supplémentaire. Il est certain que cette caractéristique est présente [chez lui]. »