© Shutterstock – La mobilisation de jeudi s’annonce massive à la RATP et à la SNCF, avec des perturbations d’ampleur sur métros, bus, tramways, RER et Transiliens.
La journée du jeudi 18 septembre s’annonce comme une véritable épreuve pour les usagers des transports franciliens. Alors que le mouvement citoyen “Bloquons tout” du 10 septembre avait connu un succès limité dans les réseaux de transport, cette fois, les syndicats de la RATP et de la SNCF annoncent une grève largement suivie, avec un impact qui pourrait être bien plus fort. Le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot, n’a pas caché son inquiétude sur franceinfo, estimant que la mobilisation “pourrait être plus forte le 18 que le 10” et qu’elle s’apparenterait “très probablement à une journée noire”.
Les appels à la grève se sont multipliés dans les deux grandes entreprises de transport. À la SNCF, trois organisations représentatives – CGT-Cheminots, Unsa ferroviaire et CFDT-Cheminots – qui réunissaient 70 % des voix aux dernières élections professionnelles, ont signé un communiqué commun appelant à l’arrêt de travail. Seul SUD-Rail a choisi de rester à l’écart du mouvement, après avoir déjà mobilisé le 10 septembre. À la RATP, les quatre principaux syndicats (CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC), représentant 90 % des effectifs, appellent à une mobilisation massive jeudi, un front syndical qui tranche avec la situation plus floue observée le 10 septembre.
“Plus de 80 % du personnel de conduite” gréviste
Côté RATP, les lignes automatisées du métro devraient être un peu moins perturbées. Mais elles risquent d’être prises d’assaut par des usagers cherchant des alternatives. Pour le RER, La Base – syndicat majoritaire des conducteurs – n’a pas appelé à la grève cette fois, contrairement au 10 septembre. Reste que les prévisions exactes de trafic ne seront publiées que mardi 16 septembre en fin de journée par la SNCF et la RATP, laissant les usagers dans l’incertitude.
Force ouvrière (FO) RATP a déjà prévenu dans un communiqué que le 18 septembre serait une “journée noire”, affirmant que “plus de 80 % du personnel de conduite” se serait déclaré gréviste dès lundi. Le syndicat prévoit “des lignes à l’arrêt et d’autres partiellement ouvertes”. FO en profite pour réclamer l’arrêt du “démantèlement du groupe RATP par IDFM”, des augmentations de salaires et le maintien d’un “véritable dialogue social” dans l’entreprise.
La grève en plus des travaux
La mobilisation pourrait aussi être marquée par des actions en marge des cortèges syndicaux traditionnels. Selon des sources proches des services de renseignement, la journée présente une “menace hybride”, combinant des blocages surprises dès la veille au soir ou tôt le matin, des défilés syndicaux plus classiques et une dimension plus politique, portée notamment par des militants de La France insoumise.
À ces perturbations s’ajoutent les travaux de modernisation déjà en cours du 15 au 21 septembre. Ils concernent plusieurs lignes du métro (6 et 10), les RER B, C, D et E, ainsi que les lignes H, J, K, N, P, R et U du Transilien. Les tramways T1, T2, T13 et T14 sont également affectés par des interruptions programmées. Une accumulation qui pourrait rendre la circulation quasi impossible pour des centaines de milliers de Franciliens jeudi.