Et dire que c’était presque l’heure de la fermeture… Les quelques employés d’un fast-food en banlieue de Roubaix ont eu droit à un rush de dernière minute vendredi soir, avec un passage au drive de volleyeurs qui ont dû lutter durant un quart de finale aussi long qu’historique face à Tourcoing. Sans être rassasiés.
Ils avaient, en tout cas, encore un peu de place pour engloutir quelques burgers et frites, histoire de célébrer comme il se devait le retour de l’Alterna SPVB en demi-finale du championnat de France, treize années après sa dernière apparition dans le dernier carré. Il y a mieux comme repas de fête mais peu importe le menu, il aurait forcément eu bon goût. Celui de la victoire et même de l’exploit après avoir renversé les Tourquennois, pourtant victorieux des deux premiers matchs à domicile.
« Les épreuves qu’on a traversées nous ont forgés »
Ces deux revers auraient pu plomber n’importe quels joueurs. Pas les Poitevins et surtout pas Franco Massimino qui, après le second revers, avait donné rendez-vous au vélodrome de Roubaix le 18 avril.
Le libero argentin est un homme de parole. Et il l’a tenue en revenant dans le Nord avec ses coéquipiers pour y décrocher une incroyable qualification pour les demi-finales au terme d’un nouveau et ultime combat (2-3) de plus de deux heures. « Je l’avais dit : on allait jouer le cinquième match ici, répétait Patchi. Ce (vendredi) matin, j’ai parlé aux gars. Je leur ai annoncé que c’était une finale. Avec l’expérience, je savais que ça allait être un match avec beaucoup de nervosité, de tension. On allait commettre des erreurs, on allait connaître de très bons mais aussi de très mauvais moments. Il fallait savoir profiter des bons passages et laisser passer l’orage quand ça allait moins bien. Je leur ai dit que c’était sûr qu’on allait gagner mais qu’on allait souffrir. » L’ex-Chaumontais, qui retrouvera son ancien club en demi-finale à partir du 25 avril, avait vu juste.
Son équipe a eu du mal à rentrer dans le match face aux Tourquennois. Elle a parfois été mise en difficulté, même quand Juan Martinez Franchi a dû quitter les siens en début de 3e set. Elle s’est fait peur, aussi, alors qu’elle semblait maîtriser les événements dans les deuxième (14-19 puis 19-19 puis 19-25) et quatrième (17-22 puis 21-22 et 22-25). Mais elle n’a jamais lâché, à l’image d’un Nik Mujanovic et d’un Thibaut Thoral bloqués à trois reprises chacun lors du set initial et capables de rebondir ensuite, après un petit tour dans le coin des remplaçants pour le second, pour finalement terminer avec 34 et 13 points. Solides sur le terrain mais aussi dans la tête, pour renverser des situations compliquées face aux Tourquennois, que ce soit après avoir perdu les deux premiers matchs ou s’être retrouvés menés dans ce cinquième et ultime duel. Ce qui ne fut pas toujours le cas cette saison quand on repense aux sorties contre Montpellier et face à Nice. « Les épreuves qu’on a traversées nous ont forgés, assurait Simon Magnin. Cela nous aide pour les play-offs. »
« Il ne faut pas lâcher, rien, rappelait Franco Massimino. On doit continuer à jouer. Beaucoup de fois dans l’année, on n’était pas capable de le faire. Mais peut-être que tout cela nous sert maintenant. Je pense, et je dis toujours, qu’il faut parler à la fin de la saison. On a vécu beaucoup de mauvais moments dans l’année pour être aujourd’hui très forts dans la tête. Je suis fier de ça. Et j’espère qu’on va continuer avec la même mentalité. Je pense qu’on a compris. On a laissé les ego de côté, c’est le moment de jouer tous ensemble et, quel que soit le joueur sur le terrain, il doit aller jusqu’au bout. » Jusqu’en demi-finale au moins…