Ragaillardis par la forte mobilisation de la journée nationale « Bloquons tout » du 10 septembre dernier, les représentants des organisations syndicales se préparent à un jeudi fédérateur face aux politiques d’austérité. « On s’attendait à ce que le gouvernement revienne sur la suppression des deux jours fériés, note Patrick Rué, secrétaire général du syndicat FO territoriaux. Ce n’était pas une surprise, mais il faut aller beaucoup plus loin. » Ce qui pourrait tout relancer à ses yeux, « la revendication mère », reste la réforme des retraites, « pour amorcer un dialogue différent ».

Le responsable du syndicat majoritaire chez les agents de la Ville de Marseille et de la Métropole dénonce également « une iniquité » dans les mesures annoncées, qui « crée la révolte des Français qui ont le sentiment de ne pas être entendus. Quand on demande des efforts à la population, cela doit concerner aussi les grandes fortunes et les politiques. »

Jeudi, l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, FSU-Solidaires, CFTC et CFE-CGC) appelle à « manifester et organiser la grève partout où ce sera possible« . À Marseille, il faudra s’attendre à ce que les agents territoriaux des écoles, crèches, bureaux municipaux de proximité, cimetières, police municipale, services techniques et propreté soient fortement mobilisés. Les transports aussi sont concernés, sans doute dans une moindre mesure. Les pharmacies seront également en grève, de même que les kinés libéraux. Concernant les officines, le préfet des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté de réquisition afin d’assurer les gardes et les nuits pour la période du 16 au 30 septembre.

« Faire de cette journée une vraie démonstration de force »

Alors que depuis le 10 septembre, François Bayrou a démissionné de son poste de Premier ministre, cédant sa place à Sébastien Lecornu, proche d’Emmanuel Macron, les revendications restent « les mêmes que le 10 septembre, mais plus organisées », assure Patrick Rué. Le but étant de faire de ce 18 septembre « une vraie démonstration de force. » Et pour ce faire, Force ouvrière a choisi de s’écarter un peu de la manifestation unitaire. Alors que l’intersyndicale annonce, par la voix du secrétaire général de la CGT 13 Sébastien Koch, un départ du cortège à 10h30 depuis les Réformés, et que celle de l’Éducation nationale se donne rendez-vous au Vieux-Port à la même heure, suivi d’une AG à 14h, à la Bourse du travail, FO territoriaux évoque un départ du boulevard d’Athènes, devant le tunnel Saint-Charles qui sera bloqué à partir de 9h30-10h.

D’autres blocages encadrés par les services de sécurité du syndicat sont envisagés : « Il s’agit d’actions contrôlées, pas question de casser quoi que ce soit, mais nous devons aussi tirer des leçons en tant que syndicats puisque les manifestations unitaires ont montré leur limite, comme on l’a vu avec la mobilisation contre la réforme des retraites qui a coûté jusqu’à 14 jours de grève aux agents et salariés sans être entendus », souffle Patrick Rué.

Si le cortège de l’intersyndicale défilera jusqu’à la préfecture via le cours Lieutaud, celui des territoriaux de FO pourrait se diriger vers le Vieux-Port.