Depuis dimanche, de nombreux supporters du RC Lens dénoncent le traitement dont ils ont été victimes lors de leur déplacement au Parc des Princes. « Il y avait des CRS et de la sécu partout, mais vraiment partout, comme si on était des criminels qui se faisaient transférer de prison », nous a notamment expliqué l’un d’entre eux, pourtant habitué des déplacements.

D’après les témoignages collectés, les choses ont dérapé lorsque certains Lensois, qui refusaient de sortir de leur bus pour ne pas avoir à se faire fouiller, ont finalement tenté d’en descendre pour rejoindre le Parc et assister au début du match. La Brav-M (la police chargée du maintien de l’ordre) est alors arrivée en renfort et des coups très violents ont été échangés.

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« Le préfet de police assume totalement les décisions prises », nous a répondu la Préfecture de police de Paris, tard lundi soir. Les forces de l’ordre ont « fait usage de moyens de défense intermédiaires lors de cette intervention, et ce dans le cadre légal », précise-t-elle.

Principal point de discorde, la fouille dès la sortie du bus. Une opération « contraire au protocole établi », selon les Lensois. « C’est le cas pour tous les déplacements encadrés et ce afin de retirer les éventuels objets dangereux et fumigènes, défend de son côté la PP. Ce dispositif était conforme à celui évoqué et expliqué par les autorités aux représentants du club visiteur lors de la réunion préparatoire relative à ce match. »

Une escorte sur plus de 200 km

Difficile d’arbitrer ce parole contre parole. En tout cas, il n’est pas fait mention de ce dispositif dans l’arrêté du 11 septembre encadrant le déplacement des Nordistes, disponible sur le site de la Préfecture. Selon cette dernière, « 13 supporters lensois ont été légèrement blessés, dont un a été pris en charge par les secours. Deux individus ont été interpellés pour violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. »

L’autre principal reproche effectué par les visiteurs concerne les « humiliations » des forces de l’ordre, qui n’autorisaient même pas les gens à sortir pour faire pipi. Et ce jusqu’à 22 heures le soir, puisque les bus ont été escortés jusqu’à Lens, avec interdiction de s’arrêter sur une aire d’autoroute.

« Les supporters sont remontés dans les cars à 19h30 et ont quitté le secteur du Parc, raccompagnés sur les autoroutes A1 et A13 par les forces de l’ordre. Sur le retour, profitant d’un arrêt dû à la circulation, des supporters lensois sont sortis du bus pour jeter des projectiles sur l’escorte policière, assure la PP. Ils ont ensuite été escortés jusqu’aux limites territoriales sans autre incident. »

Toute l’acu de la Ligue 1

Cette escorte sur plus de 200 km constitue une grande première. Dont les Lensois se seraient bien passés. « A la fin de la rencontre, ces supporters devront rejoindre leur moyen de transport initialement utilisé pour être dirigés par les forces de l’ordre jusqu’à la sortie de la capitale », était-il écrit dans l’arrêt initial. La préfecture de police conclut : « Le déplacement de supporters ultras ne peut se faire que dans un cadre défini à l’avance et qui doit être respecté par tous. »