L’Allemagne sera le premier pays à permettre aux consommateurs de payer les e-commerçants le mois prochain. Le service sera disponible en France que dans un an.
Wero souffle sa première bougie et prépare déjà sa prochaine étape : le paiement sur les sites d’e-commerce. Ce portefeuille de paiement numérique permet de faire des virements instantanés de compte à compte pour rembourser un ami ou régler un achat entre particulier. Il a été lancé il y a un an par 16 établissements bancaires du Vieux continent, dont tous les Français (BNP Paribas, Crédit agricole, BPCE, Crédit mutuel, Société générale, La Banque postale), pour contrer les mastodontes américains, PayPal, Visa, MasterCard et Apple Pay, qui dominent le marché.
Depuis, d’autres banques ont rejoint le consortium European payments initiative (EPI), qui développe Wero : désormais 25 établissements font partie de l’alliance et bientôt les banques en ligne Nickel et Fortuneo les rejoindront, tout comme le CCF. Disponible en France, en Belgique et en Allemagne, la solution de paiement revendique plus de 43,5 millions d’utilisateurs enregistrés (pas forcément utilisateurs) et 7,5 milliards d’euros échangés en une année. Wero devrait monter en puissance, puisqu’il sera disponible aux Pays-Bas et au Luxembourg en 2026. «Wero a réussi son positionnement sur les paiements entre particuliers, assurent les membres de l’EPI.
La solution de paiement, présente dans toutes les applications bancaires, passe donc à l’étape supérieure. En octobre, l’Allemagne sera le premier pays à tester le paiement sur les sites d’e-commerce avec ce porte-monnaie électronique. Une étape importante qui doit permettre à Wero de gagner de l’argent, puisque les virements entre particuliers sont gratuits. «L’Allemagne servira de test en grandeur nature», explique Martina Weimert, PDG d’EPI. Ce service arrivera en France et en Belgique dans un an. Mais déjà plusieurs grands commerçants se sont dits prêts à le proposer (E. Leclerc, Air France, Orange, Veepee ou l’École du ski Français, ESF). La Direction générale des Finances publiques (DGFIP), l’opérateur de paiement de l’État «a également annoncé son intérêt». Ce qui permettrait de payer les musées, les hôpitaux et les collectivités locales.
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Prochaine étape : le paiement dans les magasins physiques
Wero n’en est qu’au tout début de sa diversification. Dès 2027, il devrait en effet être possible de payer ses courses dans les magasins physiques avec ce service : soit par QR code ou via sa carte bancaire qui sera intégrée dans le porte-monnaie numérique (comme c’est le cas par exemple avec Apple Pay ou Google Pay….).
En parallèle, EPI a noué un accord avec European Payments Alliance (EuroPA), qui développe une solution de paiement instantané très proche de Wero dans le sud de l’Europe. Le consortium réunit les systèmes de paiements Bancomat, Bizum, MB Way/Sibs, permettant aux Portugais, Espagnols et Italiens d’envoyer et de recevoir instantanément de l’argent via leur téléphone mobile. EuroPA assure avoir « plus de 50 millions de personnes » connectées à son service. Dans le détail, chaque solution de paiement sera connectée à une sorte de «Hub central» commun.
Celui-ci permettra aux utilisateurs de Wero de payer dans les autres pays européens. Dans le même temps, les utilisateurs de Bizum ou Bancomat pourront régler leurs emplettes en France avec leur propre solution. Au final ce sont 120 millions de personnes qui pourront payer un peu partout en Europe avec leur solution de paiement. «Il y a un besoin urgent d’avoir une souveraineté européenne dans les paiements», avance Martina Weimert.