Ce sera donc le 10 juillet 2026, avec, sauf surprise, un sprint final sur les quais. Bordeaux s’offre un nouveau passage du Tour de France, le 83e de l’épreuve (sur 113 éditions), deux ans seulement après le précédent. La foule répondra à coup sûr présente, et les collectivités s’acquitteront d’un « ticket d’entrée » auprès d’ASO, la société organisatrice du Tour, justifiant son coût par les retombées économiques attendues, innombrables à défaut d’être quantifiables.

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Le Tour de France 2026 passera par Bordeaux

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Comme en 2023, la capitale girondine accueillera un sprint sur les quais, le 10 juillet prochain. La Dordogne sera aussi de la partie, et Pau devrait conserver ses habitudes

1 Le ticket d’entrée

En 2023, ce ticket d’entrée s’élevait à 130 000 euros pour l’étape du 7 juillet, avec arrivée simple à Bordeaux (le départ du lendemain avait été donné à Libourne). La Métropole et la Ville de Bordeaux avaient partagé la note, respectivement à hauteur de 50 000 et 80 000 euros. À la facture d’ASO, s’ajoutaient toutefois les coûts liés aux aménagements de voirie, de barriérage, de gestion des déchets (entre 453 000 et 872 000 euros) ou encore de travaux temporaires sur le pont Saint-Jean, alors en chantier (entre 80 000 et 100 000 euros), un dispositif de secours (entre 10 000 et 20 000 euros) et un plan de communication (entre 50 000 et 70 000 euros). En 2023, à un mois de l’épreuve, et dans l’attente d’arbitrages avec la préfecture, l’enveloppe totale annoncée était une fourchette comprise entre 730 000 et 1,220 million d’euros.

2 « Atout économique »

Dans la balance des collectivités locales, il y a donc les « retombées économiques majeures pour le territoire », annonçait Bordeaux Métropole, alors estimées « entre 2 et 5 millions d’euros ». Un chiffre était aussi avancé en matière de fréquentation : « Entre 50 000 et 90 000 touristes de plus qu’habituellement à la même époque. »

Difficile toutefois d’évaluer le retour sur investissement, aucune analyse qualitative n’ayant été diligentée à Bordeaux en 2023. Publiée en 2016, une note de l’Institut Montaigne, un « think tank » d’obédience libérale, s’appuyait sur une étude de la Ville de Metz selon laquelle 1 euro investi pour accueillir une arrivée du Tour en Lorraine avait généré « 2 euros de retombées ». « Les retombées fiscales qui découlent de l’événement, la stimulation des économies locales et le gain de notoriété espéré par les régions hôtes sont autant de points positifs qui font du Tour de France un atout économique sur le long terme. »

3 Jusqu’à 3-4 nuits

Selon le bilan touristique 2023 de Gironde Tourisme, en juillet 2023, la fréquentation des hôtels était en hausse de 3,4 % en Gironde, mais seules Bordeaux (+ 1,7 %) et sa périphérie (+ 17,9 %) s’en sortaient par le haut, contrairement au Bassin (-13,5 %) ou au Médoc (-50,7 %). Si l’accueil du Tour, monétisable en nuitées et restauration, a pu contribuer à la poussée mensuelle métropolitaine, il ne suffit évidemment pas à expliquer celle-ci et, d’ailleurs, aucune allusion n’y est faite dans le propos introductif, contrairement à l’effet coupe de monde de rugby, déclinée la même année à Bordeaux.

« On ne peut que se réjouir de voir de tels événements internationaux dans notre ville »

D’après une étude relayée par Bordeaux Métropole, deux tiers des spectateurs viennent pour la journée, les autres passant en moyenne trois ou quatre nuits sur place. « Le Tour de France, c’est particulier », dit Jean-Philippe Burgeat, propriétaire de l’hôtel de Tourny, en centre-ville de Bordeaux, et vice-président de la branche hôtellerie au sein du syndicat professionnel Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). « Il y a ceux qui le suivent, mais beaucoup sont en camping-car, il y a les équipes, qui passent la nuit sur le lieu du départ du lendemain, en l’occurrence à Libourne, et tous les autres. Mais c’est quand même un public plutôt local », estime-t-il. Le 7 juillet 2023, son hôtel, qui compte 12 chambres en centre-ville, affichait un taux de remplissage de 80 %.

4 Les images aériennes

« On ne peut que se réjouir de voir de tels événements internationaux dans notre ville », poursuit l’hôtelier. « Je suis convaincu que ça contribue à la faire connaître. L’impact n’est peut-être pas immédiat, mais l’arrivée d’une étape ne peut que contribuer à renforcer l’attractivité de la ville. » La dimension touristique du Tour de France repose notamment sur ces images aériennes susceptibles de convertir des spectateurs en touristes les étés suivants. En 2023, Bordeaux Métropole louait ainsi la visibilité offerte par la retransmission de l’épreuve dans 190 pays, « avec notamment des prises de vues aériennes qui offrent une formidable promotion du territoire durant plusieurs années ». Un chiffre, à l’échelle de la France, confortera les uns et les autres : le 7 juillet 2023, 3,1 millions de spectateurs assistaient à la victoire au sprint du Belge Philipsen, pour 42 % de part d’audience.