Ce dimanche 14 septembre, devant le Monument aux morts, à Nice, un rassemblement a été organisé par des militants d’ultra-droite. Ces derniers on dévoilé une banderole « Viens enlever mon drapeau » et entonné la Marseillaise. Thierry Vincent, journaliste pour le site en ligne Blast et spécialiste de l’extrême-droite, explique le contexte de ce mouvement.
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Une banderole tricolore avec l’inscription « Viens enlever mon drapeau », accompagnée du drapeau français, face au monument aux morts de Rauba-Capeù, à Nice, dans les Alpes-Maritimes. Pour la tenir, des personnes habillées en noir qui entonnent la Marseillaise.
C’est la scène, diffusée sur les réseaux sociaux, qui s’est déroulée ce dimanche 14 septembre dernier. Un rassemblement qui a réuni environ 80 personnes, selon la préfecture des Alpes-Maritimes, une centaine selon les comptes qui ont partagé la vidéo. Un groupement réalisé par des militants liés à l’extrême-droite. Selon la préfecture, des militants du groupuscule Aquila Popularis, ainsi que des ultras de l’OGC Nice, y étaient présents.
Une scène relayée notamment par le média classé à l’extrême-droite Frontières, ou par le conseiller municipal et régional d’opposition Philippe Vardon, du groupe Retrouver Nice.
Un rassemblement qui n’était pas déclaré en préfecture et pendant lequel Il n’a été constaté ni dégradation, ni incident. Celui-ci s’est également dispersé « rapidement », indique la préfecture.
Mais alors, qui sont les acteurs de cette mobilisation, et quel en était l’objectif ? Pour Thierry Vincent, journaliste spécialisé dans le suivi de l’extrême-droite, cette dernière était une réponse organisée « en référence à des événements qui ont eu lieu lors des mobilisations du 10 septembre » dernier. Des participants qui ont manifesté avec un drapeau français avaient alors été pris à partie par d’autres participants, notamment à Montpellier, comme l’indique Midi libre. C’est ce que laisserait supposer le slogan indiqué sur la banderole, dont la formulation résonne comme un « défi ».
Pour le journaliste, ce « happening » montre une « certaine capacité à mobiliser » des groupes d’ultradroite locaux. Le groupe Aquila popularis, créé en 2022, selon le média Streetpress.
Selon Thierry Vincent, l’Aquila popularis s’inscrit dans le mouvement « national – révolutionnaire » : « c’est un courant avec des idées anticapitalistes, anticommunistes, avec des références néofascistes et nazies. Ils ont une vision ethniciste et raciste de la nation française. Il y a un autre courant dans les groupes d’extrême-droite, plus identitaire, avec des références davantage ultra-catholiques, bourgeoises ». Il indique que le groupe est composé de quelques dizaines de personnes, et que d’autres personnes se sont probablement greffées à cette mobilisation.
Pour le journaliste, cette action pourrait éventuellement traduire un souhait de lancer « une action contre ceux qui sont désignés comme les ennemis de la France, l’anti-France ». Il précise que ce terme est antisémite, utilisé notamment dans les années 1930, par Charles Maurras.
Le rassemblement a également fait réagir certains acteurs locaux. « Dimanche dernier, les héritiers de l’extrême droite fasciste ont osé se rassembler devant le monument aux morts de Nice. Nous dénonçons avec force cette récupération indigne : ce lieu appartient à la mémoire de celles et ceux qui ont combattu pour la liberté, et non à ceux qui en foulent l’héritage en piétinant les valeurs de la République » a notamment réagi Julien Picot, secrétaire départemental du Parti communiste des Alpes-Maritime, dans un communiqué.
Contacté, le groupe Aquila Popularis n’a pas répondu à nos sollicitations dans nos délais de parution.