D’ici fin 2027, l’Estonie devrait également s’équiper de près de 600 bunkers dans le cadre du projet de fortification des frontières de la zone de défense balte.
Les opérations ont déjà débuté. Dans le cadre des fortifications frontalières de la zone de défense balte, l’Estonie va creuser près de 40 kilomètres de fossés antichars le long de sa frontière sud-est, qu’elle partage avec la Russie, dans les deux prochaines années, rapporte la compagnie de radiotélévision publique estonienne ERR.
«Nous disposons déjà d’un obstacle naturel de taille dans le nord-est de l’Estonie avec la rivière Narva, et à l’Est le lac Peïpous. Dans le Sud-Est, afin de stopper l’ennemi, le plan prévoit de construire 40 kilomètres de fossés antichars. C’est-à-dire sur toute la frontière, là où cela est nécessaire», a déclaré Ainar Afanasjev, lieutenant-colonel au sein de l’état-major général des Forces de défense estoniennes, lors du journal télévisé quotidien local.
Emplacement du Village de Vinski, où les travaux de fortification ont déjà démarré.
Capture d’écran Google Maps
Ces installations devraient être prêtes «d’ici fin 2027», selon le lieutenant-colonel qui poursuit : «Nous devrions également disposer de près de 600 bunkers, déjà creusés dans le sol ou au moins installés près de leurs emplacements d’origine», a-t-il poursuivi. Dans le sud-est du pays, près du village de Vinski, situé le long de la frontière russe, à mi-chemin entre la Lettonie et le lac Pskovskoïe, le projet est déjà visible. Un fossé antichar d’un demi-kilomètre de long a récemment été creusé devant la clôture de délimitation qui sépare l’Estonie de la Russie.
Anticipation d’une attaque
L’ERR indique par ailleurs que les fossés seront désormais creusés à l’intérieur de cette clôture, où des dents de dragon et des fils barbelés sont d’ores et déjà installés. «Cette année, il est prévu de construire deux bases fortes : l’une dans le nord-est de l’Estonie, l’autre dans le sud-est de l’Estonie, comprenant jusqu’à 14 bunkers», a indiqué Armin Siilivask, chef de projet au service des achats du Centre d’investissement pour la défense. La zone de défense prévue à la frontière orientale s’étendra sur environ 100 kilomètres de long et environ 40 kilomètres de profondeur, à partir de la frontière terrestre.
La majorité de ces travaux se concentre sur des zones où la frontière russo-estonienne traverse des terres fortement boisées, nécessitant donc une surveillance accrue (la majeure partie de la frontière orientale de l’Estonie longe des cours d’eau). Ces nouvelles installations doivent servir à retarder l’avancée des forces ennemies et de gagner du temps en cas d’incursion russe. Bien que le ministère de la Défense estonien ait souligné l’absence de menace militaire immédiate, il a insisté sur l’importance de la préparation, justifiant ainsi cet effort de fortification de sa frontière. Au mois de mai dernier, la Lituanie avait elle aussi annoncé allouer 1,1 milliard d’euros pour renforcer sa frontière avec la Russie et la Biélorussie, notamment avec des mines antichars.