Désarmée depuis trois ans, la coque de la dernière des anciennes frégates anti-sous-marine (FASM) du type F70 de la Marine nationale se prépare à quitter Brest.

En attente dans la Penfeld depuis son retrait du service actif, en juillet 2022, l’ex-frégate Latouche-Tréville a quitté mardi 16 septembre la rivière brestoise, passant une dernière fois sous le pont de Recouvrance, qui s’est levé pour la laisser sortir la vieille coque, qui porte le numéro Q904 et a conservé sa mâture. Elle a été emmenée par les moyens portuaires de la base navale de Brest jusqu’au quai des flottilles, où elle va être préparée pour être remorquée jusqu’à Toulon. 

 

L’ex-Latouche Tréville quittant la Penfeld, à Brest, le 16 septembre. 

 

L’ex-Latouche Tréville passant sous le pont de Recouvrance, à Brest, le 16 septembre. 

 

Elle va servir de moyen d’essais à la Direction Générale de l’Armement (DGA), en particulier pour des tests de résistance au choc. Cela avait déjà été le cas, au début des années 2010, avec l’ancien sous-marin Agosta, employé depuis Toulon comme caisson de choc par DGA Techniques Navales afin d’étudier l’impact des explosions sous-marines. Après cette dernière mission, l’ex-Agosta avait été embarqué en 2021 sur un cargo afin d’être amené à Brest, où il a été déconstruit. Plus rarement, des essais de choc sont aussi conduits sur des bâtiments en service, comme cela a été le cas avec la frégate Courbet en février dernier

Septième et dernière unité du type F70 ASM, le Latouche-Tréville a servi de 1990 à 2022 au sein de la Marine nationale. La dernière cérémonie des couleurs à bord de ce bâtiment s’était déroulée le 30 mars 2023, marquant son désarmement définitif. 

Pendant ses 32 années de carrière, le Latouche-Tréville a effectué 14 missions et déploiements de longue durée et parcouru 920.000 nautiques. Quelques 2500 marins ont été affectés à son bord.

 

Le Latouche Tréville en 2021. 

 

Le Latouche-Tréville en 2022. 

 

L’ex-Latouche-Tréville installé dans la Penfeld en 2023. 

 

L’ex-Latouche-Tréville installé dans la Penfeld en 2023. 

 

L’ex-Latouche-Tréville installé dans la Penfeld en 2023. 

 

Frégate polyvalente, elle était comme ses six aînées (Georges Leygues, Montcalm, Dupleix, Jean de Vienne, Primauguet et La Motte-Picquet) plus particulièrement conçue pour la lutte anti-sous-marine, avec son imposant sonar remorqué DUBV-43 s’ajoutant à son sonar de coque et son hangar permettant d’abriter deux hélicoptères Lynx. Le bâtiment de 139 mètres et 4900 tonnes de déplacement en charge pouvait également mettre en œuvre 8 missiles antinavires Exocet MM40, un système surface-air Crotale, deux systèmes surface-air à courte portée Simbad, une tourelle de 100 mm, deux canons de 20 mm, de l’artillerie légère et disposait de deux tubes pour torpilles MU90.

Ces « FASM », ainsi que leurs cousines spécialisées dans la lutte antiaérienne, les ex-Cassard et ex-Jean Bart du type F70 AA, ont été remplacées par les frégates multi-missions (FREMM), qui vont commencer à être renforcées par les nouvelles frégates de défense et d’intervention (FDI)

– Voir notre Focus sur les frégates du type F70

– Voir notre reportage complet sur le Latouche-Tréville diffusé en 2021

– Voir notre reportage réalisé à l’été 2020 lors du dernier embarquement des Lynx sur F70

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