Cette 10e édition du festival Livres dans la Boucle devait être une fête. De la littérature, des auteurs, de cette rentrée littéraire qui, cette année, voit arriver dans les rayons plus de 480 livres. L’ambiance est cependant un peu particulière.

Un contexte compliqué . Les librairies partenaires du salon, pilier incontournable (ce sont eux qui commandent les livres et reçoivent les auteurs sur leur stand) sont en effet confrontées à une situation délicate. La conjoncture, entre baisse des ventes et hausse des charges, a fragilisé certaines d’entre elles – l’un des commerces d’ailleurs, ne participe pas cette année au festival. Et d’autres se demandent de quoi demain sera fait : deux établissements sont actuellement en vente. Bref, un contexte un peu morose.

Une polémique nationale. « L’affaire » Raphaël Enthoven qui a pris une dimension nationale au début du mois risque de plonger le salon dans une ambiance inédite. D’abord déprogrammé, à la suite de ses propos sur les journalistes à Gaza (propos qu’il a ensuite amendé), l’essayiste a finalement été reprogrammé par Grand Besançon Métropole après une bronca d’une partie du monde des auteurs et de l’édition. Quelle sera l’ambiance dans le chapiteau ? Y aura-t-il des manifestations à Chamars ou à proximité du Conservatoire où doit intervenir l’écrivain ? La présidente de la Communauté urbaine a promis une « sécurisation adaptée », sans que la collectivité ait souhaité communiquer davantage sur le dispositif mis en place. Une chose est sûre : au moins un auteur manquera à l’appel. Marc Graciano avait décidé d’annuler sa venue après l’annonce de la déprogrammation de Raphaël Enthoven. Il n’est pas revenu sur sa position, visiblement.

Une inauguration annulée. Le communiqué est tombé ce mardi dans l’après-midi : « Compte tenu de modifications organisationnelles, le festival Livres dans la Boucle s’ouvrira directement, sans temps protocolaire. » Bref pas d’inauguration comme c’est le cas d’habitude. Et pas vraiment d’explication.

Un train qui ne va pas jusqu’à Besançon. Il y a quelques années le festival avait mis en place un « train des auteurs ». Bref, des voitures réservées dans le train Paris-Besançon pour permettre aux auteurs en partance de la capitale de voyager ensemble. Les travaux en cours sur la ligne Paris-Dijon changent la donne cette année encore : les écrivains devront descendre en gare de Bourg-en-Bresse puis prendre le bus. Une petite péripétie, sachant que certains d’entre eux, qui circulent en ce moment un peu partout en France en raison de la rentrée littéraire, ont dû revoir leur plan cette semaine pour cause de mouvement de grève nationale ce jeudi.