Par

Lisa Rodrigues

Publié le

17 sept. 2025 à 10h45

Au début, ils étaient quatre chefs de file pour le rassemblement entre les Écologistes, le PCF et des mouvements de gauche et citoyens en vue des municipales 2026 à Grenoble. Lucille Lheureux, adjointe écologiste à la culture, Margot Belair, adjointe écologiste à l’urbanisme, Nicolas Beron-Perez, conseiller délégué communiste, et Laurence Ruffin, présidente de la Scop Alma non encartée.
Début septembre, à quelques jours du vote des militants pour désigner leur tête de liste, elles ne sont plus que deux candidates à la succession d’Éric Piolle : Lucille Lheureux et Laurence Ruffin. Sur le papier, rien d’extraordinaire, si ce n’est que selon une série d’articles récents du Dauphiné Libéré, l’ambiance en interne n’est pas vraiment au beau fixe…

Des « pressions » d’Éric Piolle dénoncées par Lucille Lheureux

Revenons un peu en arrière. Il est de notoriété publique qu’Éric Piolle a une préférence pour Laurence Ruffin, qui a l’avantage de ne pas être membre d’un parti et donc évite de porter la charge entière du bilan des Écologistes à Grenoble.

Problème, il y a quelques jours, Lucille Lheureux explique au Dauphiné avoir reçu des « pressions » de la part du maire sortant pour retirer sa candidature à la tête de liste au profit, vraisemblablement, de Laurence Ruffin.

« Éric Piolle ne peut pas user de son pouvoir pour me pousser à me retirer, alors que je ne le veux pas. C’est choquant. Il m’a quand même écrit une lettre avant que je parte en vacances pour me mettre la pression », rapporte Lucille Lheureux à nos confrères.

Toujours selon le journal local, l’actuelle adjointe à la Ville de Grenoble aurait dénoncé ces pratiques dans une lettre envoyée aux instances nationales du parti Les Écologistes.

Margot Belair : « J’ai acté que je n’étais pas la bonne personne »

Puis, samedi 13 septembre, c’est Margot Belair qui annonce renoncer à se présenter comme tête de liste dans un post sur ses réseaux sociaux.

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« J’ai acté que je n’étais pas la bonne personne » pour être maire de Grenoble. « C’est une décision personnelle », souligne l’adjointe. Sans se prononcer pour Lucille Lheureux ou Laurence Ruffin, toutes deux « légitimes » pour être candidate à la mairie grenobloise, elle indique tout de même rester « pleinement engagée dans la dynamique » des municipales.

Concernant les « pressions » que Lucille Lheureux auraient reçues, elle a affirmé auprès du Dauphiné Libéré croire sa collègue et « dénonce » ces actes. Et assure n’avoir personnellement subi aucune pression de la part de son camp.

Des « errements » en interne pour Nicolas Beron-Perez

Le lendemain, samedi 14 septembre, c’est au tour de Nicolas Beron-Perez de publier une vidéo expliquant son point de vue sur le processus de désignation interne de la tête de liste.

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« C’est avec une certaine amertume que je constate nos errements et le manque de concertation pour les uns et les autres », déplore le conseiller municipal, tout en soulignant un « échec collectif » pour ne pas avoir réussi à intégrer LFI, actuellement membre de la majorité municipale.

Concernant les tensions internes évoquées par Lucille Lheureux, il appelle à « respecter cette parole qui doit être entendue » et apporte son plein et entier soutien humain et moral » à sa collègue élue. Lui aussi semble évacuer l’idée de se présenter comme candidat à la tête de liste.

Je ne suis pas là pour participer à un casting ou à un grand oral, assène Nicolas Beron-Perez. Nos singularités n’ont pas à être niées, mais ont vocation à enrichir notre démarche collective au service des Grenoblois.es.

Nicolas Beron-Perez

Contacté par la rédaction à propos de sa publication, Nicolas Beron-Perez n’a pas donné suite à nos sollicitations.

« Le pouvoir n’appartient ni à Éric Piolle ni à personne »

Pour le moment, deux personnes sont restées silencieuses sur ces tensions internes : Laurence Ruffin – plutôt discrète dans les médias et sur les réseaux sociaux – et Éric Piolle. Les collaborateurs du maire écologiste, contactés par actu Grenoble, renvoient vers l’équipe de campagne de la majorité sortante. 

En réponse, celle-ci indique que « la question de la suite » et de l’après-Piolle a bien été posée en interne, en proposant à tous ceux au sein de « notre alliance politique » de rejoindre le processus de désignation d’un ou d’une candidate.

Le pouvoir n’appartient ni à Éric Piolle ni à personne. À chacun et chacune de le conquérir par les urnes. Nous ne sommes ni héritiers d’une place ni d’un siège. 

Équipe de campagne de la majorité sortante

Concernant les déclarations de Nicolas Beron-Perez, l’équipe de campagne rappelle qu’il « a retiré sa candidature pour des raisons qui lui sont propres ». Quant au renoncement de Margot Belair pour être candidate, elle est « toujours volontaire pour participer pleinement à la dynamique ».

Enfin, sur les accusations de Lucille Lheureux sur des menaces et pressions, « nous avons travaillé à mettre en place des dispositifs qui permettent la sécurité des candidats. Nous sommes actuellement accompagnés pour travailler à la structuration de cette organisation inédite. »

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