Parce qu’Ufotable est vraiment le roi de l’animation

Si vous suivez l’anime Demon Slayer depuis sa première diffusion sur Crunchyroll, vous connaissez évidemment le studio Ufotable, entreprise japonaise passée maître dans l’art de l’animation et qui donne vie aux péripéties de Tanjiro Kamado. Le talent du studio n’est plus à louer et les travaux déjà colossaux réalisés sur les précédentes saisons de Demon Slayer laissaient présager, a minima, un excellent moment sur grand écran.

En réalité, c’est un grand moment d’animation que nous offre Ufotable avec la Forteresse Infinie, le premier des trois films qui constituent la saison finale de Demon Slayer. Un très grand moment même, renforcée par des OST de très grande qualité, un doublage japonais de haut vol – les spectateurs du Grand Rex ont pu profiter de la présence en France et pour la présentation du film de Natsuki Hanae, le comédien qui prête sa voix à Tanjiro Kamado – et des combats dantesques – on y reviendra – renforcés par un savoureux mélange entre l’animation 2D et des décors 3D.


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La puissance d’Ufotable sur ce premier film, c’est le sens du détail. Que ce soit les milliers de bâtiments constituant la Forteresse Infinie, les plis des tenues des personnages ou même leurs expressions faciales, tout y est. Le moindre effet, comme une explosion, un choc ou un jeu de lumières est soigné. Mention spéciale pour le clapotis de l’eau dans une vasque et son rendu on ne peut plus réaliste – vers le milieu du film – avec un dézoom de l’image pour afficher le plan dans son entièreté. A vous laisser sans voix.

Parce qu’il y a des combats dantesques

Qui dit arc final, dit affrontement final. Et si la Forteresse Infinie ne résout évidemment pas tout, l’histoire racontée pendant les 2h40 de film est riche en affrontements d’anthologie. Elle reprend là où la dernière saison, l’Entraînement des Piliers, s’était achevée : le grand méchant de l’anime, Kibutsuji Muzan, décidé à mettre la main sur Nezuko, découvre le repaire des piliers. Un affrontement entre le chef de ces derniers et lui s’engage et alors que les piliers finissent par lui faire face, Muzan propulse tous les pourfendeurs dans une autre dimension, celle de la Forteresse Infinie, un piège sans fin dans lequel ses sbires et les Lunes Supérieures, ses plus fidèles lieutenants, attendent de pied ferme nos héros.

La Forteresse Infinie© Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable

Au final, trois combats constituent les 2h40 de film et ne comptez pas sur nous pour vous en donner la teneur ou l’aboutissement. Ceux qui ont lu le manga seront au fait des choses et on laissera évidemment la surprise aux autres. Mais si ces trois combats n’ont pas les mêmes enjeux leur traitement est remarquable. Les techniques spéciales sont incroyables, leur rendu somptueux et si les séances à venir à partir de mercredi ne seront pas forcément remplies de fans de la première heure, ces derniers ne pourront certainement pas, comme nous lors de notre visionnage, s’empêcher de lâcher quelques cris sur quelques mouvements et retournements de situation lors de ces fameux combats. Une mention spéciale là encore : elle est pour le combat principal, l’affrontement au coeur de ce premier film, riche en suspense, rebondissements et émotions, opposant Tanjiro, le pilier de l’Eau Giyu Tomioka et la Lune Supérieure, Akaza, apprécié des fans et particulièrement attendu depuis que ce dernier a tué le Pilier du Feu Rengoku, dans le Train de l’Infini.

Parce que, et peut-être plus que dans l’anime, l’émotion est là

Si Demon Slayer s’illustre par sa technique et son animation, l’anime, en lui-même, nous expose le développement d’un shonen qu’on peut qualifier de classique. On retrouve donc dans ce film le même procédé établi lors des saisons précédentes. Chaque combat, chaque présentation d’antagoniste n’est que le prétexte à une succession de flashbacks, nous narrant l’origin-story de ce personnage en question. La Forteresse Infinie n’échappe pas à la règle, avec un gros focus sur Akaza.

Akaza© Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable

Si la manière d’opérer peut gêner – on y reviendra aussi – par moments, si le rythme global du film peut s’en ressentir, force est de constater que les flashbacks introduits dans le film délivrent leur lot d’émotions. En soi, ils permettent aux spectateurs d’en apprendre plus sur certains personnages jusque-là relégués au second plan, voire même pratiquement jamais évoqués durant les six saisons de l’anime. Mais le flashback le plus important est bel et bien celui d’Akaza. Si l’histoire de ce dernier est émouvante, elle l’est aussi grâce à l’interprétation vocale des doubleurs sur cette séquence mais aussi grâce au choix des musiques.

Oui mais…

Demon Slayer : la Forteresse Infinie est une réussite et sans contestation, l’événement manga de cette fin d’année, même si d’autres mastodontes arrivent dans les prochaines semaines, comme la saison finale de My Hero Academia ou la saison 3 de One Punch Man, tous deux prévus pour octobre. Il est même le phénomène d’animation de cette année 2025, grâce au travail et à la générosité sans borne d’Ufotable, qui a mis les moyens sur ce premier film.

Tanjiro Kamado© Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable

Le seul hic et le seul reproche que l’on peut faire finalement à ce film, c’est son rythme, inégal durant les 2h40 de projection. La Forteresse Infinie est un peu long par moments, la faute à une histoire principale qui tarde à arriver et qui se traîne dans sa conclusion. Les flashbacks sont émouvants et intéressants, comme dit plus haut, mais le souci vient surtout du moment choisi pour les introduire, autrement dit en plein combat, souci déjà relevé dans l’anime. Pas de quoi bouder son plaisir, cependant. La Forteresse Infinie est à voir, que l’on aime un peu, beaucoup ou passionnément Demon Slayer. Assurément, la claque niveau animation de cette (fin) d’année.

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