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Rédaction Grenoble

Publié le

17 sept. 2025 à 10h26

Mauvaise nouvelle pour le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle. Il a été suspendu à titre conservatoire de son mandat de porte-parole et de membre du bureau politique des Écologistes, mardi 16 septembre, indique à l’AFP la direction du parti, confirmant une information de L’Opinion.

En cause : l’instruction judiciaire ouverte contre lui pour « concussion » et « recel de délit », dans le cadre de l’enquête ouverte en 2024, impliquant également son ancienne adjointe Élisa Martin, aujourd’hui députée LFI de l’Isère et chef de file du parti de Jean-Luc Mélenchon pour les municipales à Grenoble.

« Incompatible pour la fonction de porte-parole »

« Le conseil disciplinaire a considéré que les soupçons qui pèsent sur [Éric Piolle] et qu’il n’a pas souhaité démentir peuvent avoir des conséquences sur le parti et sa réputation, ajoute la direction des Écologistes. C’est constitutif d’une enfreinte à nos valeurs de base (transparence, probité, coopération, etc.) » et « est par ailleurs incompatible pour la fonction de porte-parole ».

La décision du conseil disciplinaire a été notifiée au maire de Grenoble mardi matin.

Pour rappel, c’est un article du Canard Enchaîné qui a entraîné l’ouverture d’une enquête. Le journal décrit un tour de passe-passe budgétaire organisé par le maire grenoblois pour verser indûment 16 800 euros à Élisa Martin. Éric Piolle, qui n’a pour l’instant pas été auditionné par la justice ni mis en examen dans cette affaire, accuse un ancien collaborateur de vouloir lui nuire.

Refus d’Éric Piolle de s’exprimer sur l’affaire

Le maire écologiste a été élu en avril dernier porte-parole des Écologistes par les adhérents du parti, contre la volonté de la secrétaire nationale, Marine Tondelier, qui lui préférait un autre candidat. 

Après son élection, le bureau politique du parti a souhaité s’entretenir avec Éric Piolle sur l’affaire des indemnités versées à Élisa Martin. Face à son refus de confirmer ou d’infirmer les faits, le bureau politique a saisi le conseil disciplinaire du parti, instance indépendante, qui a auditionné le maire de Grenoble.

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Celui-ci a une nouvelle fois refusé de s’exprimer sur les faits, disant se tenir à la disposition de la justice, mais ne pas vouloir entretenir une spirale médiatique sur cette affaire. L’enquête a été confiée en mars dernier au parquet de Valence, dans la Drôme.

Une décision « politique absurde »

« Ils me suspendent pour atteinte aux valeurs du parti, par manque de transparence », explique Éric Piolle à l’AFP, critiquant une décision « politique absurde » et rappelant que les militants l’avaient choisi comme porte-parole, par 300 voix d’avance sur son concurrent, « en connaissance de cause ». Celui qui ne se représentera pas pour un troisième mandat en 2026 à Grenoble va regarder ses moyens de recours, « qui peuvent être juridiques ».

Cette annonce intervient alors que les écologistes grenoblois doivent se prononcer, dimanche 21 septembre, sur la candidate qui mènera la bataille pour les municipales dans la capitale des Alpes.

Avec AFP

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