C’est une image traditionnelle avant le départ des Grands Prix MotoGP : l’hymne national du pays accueillant la course est joué sur la grille, face aux pilotes, installés sur leur machine et alors en pleine concentration. Une image qui évolue désormais, puisqu’il est demandé aux pilotes de quitter leur moto pour se positionner à l’avant de la grille et écouter religieusement l’hymne, contribuant ainsi à apporter une dimension plus cérémoniale à l’avant-course.
Ce protocole veut que les pilotes prennent des places prédéterminées aux côtés des dignitaires présents sur l’épreuve. Le trophée destiné au vainqueur du Grand Prix ainsi que le nouveau trophée des champions, présenté la semaine dernière, doivent aussi être mieux mis en valeur durant cette cérémonie d’un nouveau genre.
Le règlement auquel doivent se plier les pilotes prévoit des sanctions en cas de manquement. Ainsi, un pilote n’ayant pas pris la place qui lui est destinée avant que débute cette cérémonie se fera infliger une amende de 500€. Et des manquements répétés conduiront à des pénalités plus sévères, qui n’ont pour l’heure pas été détaillées.
Cette nouveauté a pris effet à Misano, dimanche. Lorsque l’information s’est répandue, en début de week-end, certains pilotes, et non des moindres, ont exprimé leur étonnement. Marc Márquez s’est ainsi fendu d’une réaction cinglante, déclarant : « On nous en demande de plus en plus et un jour ça explosera. Mais bon, on n’est pas décisionnaires là-dessus. »
Peu enthousiaste initialement, Marc Márquez s’est finalement laissé convaincre.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Par cette réaction, l’Espagnol a fait référence aux sollicitations plus importantes auxquelles sont soumis les pilotes depuis l’instauration des courses sprints, il y a deux ans. À la pression d’un week-end parsemé de plusieurs moments à très fort enjeu s’ajoute un programme qui s’est intensifié et comprend différents rendez-vous extra-sportifs obligatoires, tels que la parade du dimanche matin et le Hero Walk.
Pas si mal, finalement
Malgré sa frustration initiale, le leader du championnat s’est montré moins critique une fois la course de dimanche passée, estimant simplement qu’il faudrait mieux optimiser ce moment pour qu’il soit le plus condensé possible pour les pilotes.
« Ça n’était pas mal », a ainsi estimé Márquez. « C’était un petit peu trop serré, mais je pense qu’ils vont faire des ajustements. En tout cas, ça n’était pas mal. C’est juste que quand on arrive sur place, on attend longtemps avant le début de l’hymne, mais ils vont ajuster ça. »
Pedro Acosta a également trouvé le timing perfectible, sachant l’importance de la phase de concentration dans laquelle se plongent les pilotes avant le départ de la course. « Ça n’était pas mal, mais peut-être trop tard », a ainsi expliqué le pilote espagnol. « Je ne sais pas s’il s’est passé quelque chose mais je pense qu’il y a eu un petit retard. Je suis arrivé à ma moto alors qu’il ne restait plus que six minutes. C’est peut-être trop limite pour tout le monde. »
Les pilotes MotoGP se sont pliés à l’exercice dimanche, à Misano.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
« Normalement, si je me rends au garage, j’arrive à la moto alors qu’il reste environ dix minutes. Il faut se dire qu’en piste, on risque notre vie, alors il faut au moins un petit moment pour se reconcentrer, parler un peu de la moto, d’une stratégie ou autre. Je pense qu’en commençant à 13h50, c’était trop limite. Si ça pouvait commencer à 13h45, quelque chose comme ça, ce serait mieux selon moi, parce qu’on sait bien comment se passent ces choses-là, elles peuvent facilement prendre du retard. »
« Comme ça, on donnerait dix minutes aux gens – et ce ne sont pas vraiment dix minutes, en fait, parce que tout le monde quitte la grille trois minutes avant [le tour de chauffe] – pour qu’on se reconcentre et que mentalement, on se mette dedans. Mais ça n’était pas mal en tout cas. Moi qui n’aime pas trop ces choses-là, j’étais plutôt à l’aise. »
Cette nouveauté rapproche un peu plus encore le MotoGP de la Formule 1, alors que Liberty Media vient de prendre le contrôle du championnat moto. Cela fait 11 ans que la F1 a instauré ce même protocole en formalisant le moment des hymnes nationaux avant le départ des Grands Prix. Le règlement sportif entérine le fait que l’hymne national doit être joué au plus tard 16 minutes avant le départ du tour de formation.
En F1 aussi, des sanctions sont prévues en cas de manquement, pouvant aller jusqu’à 60 000€ selon le règlement. En 2017, Sebastian Vettel a reçu un avertissement pour avoir manqué l’hymne à la suite d’un problème technique sur sa voiture. Plus récemment, des retards ont valu à Yuki Tsunoda et Carlos Sainz une amende de 10 000€.
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
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