Il y a bientôt deux ans, les agriculteurs européens étaient descendus dans la rue pour réclamer des mesures de simplification. Le 16 juillet, la Commission européenne a tenté d’y apporter une réponse en présentant sa proposition de budget de la politique agricole commune 2028-2034. Un budget réduit dans un fonds unique loin de satisfaire l’agriculture bretonne réunie pendant trois jours au Space, le salon de l’élevage organisé à Rennes « La proposition de la Commission est aux antipodes de ce que nous avons proposé », résume Loïg Chesnais-Girard, le président de la Région Bretagne, rejoint dans son analyse par les représentants de la profession.
Continuer à produire tout en menant les transitions environnementales s’annonce impossible, vu de Bretagne, avec un budget annoncé en baisse de 15 %, selon le vice-président de la commission agriculture au Parlement européen, Éric Sargiacomo.
La souveraineté alimentaire en question
L’Europe est-elle en mesure de faire évoluer la PAC sans fragiliser son agriculture ? « En France, plus on a d’hectares, plus on touche des aides. Il faut en sortir », défend le député européen, plaidant en faveur de contrats pour soutenir l’agriculture quand les prix s’effondrent et pour réduire les aides quand les prix s’affolent.
Mais face aux enjeux des transitions environnementales et de transmission des exploitations, les aides dites du « second pilier » restent indispensables, souligne à son tour Laetitia Bouvier, la présidente de la FRSEA, afin « d’éviter les distorsions de concurrence entre régions et cibler les mesures destinées aux jeunes agriculteurs et aux mesures agroenvironnementales ». Alors que la Bretagne affiche une installation pour trois départs en retraite, la question posée est celle de la souveraineté alimentaire. Pour la Bretagne, elle doit s’inscrire dans la future PAC.