Alors, c’est qui le patron ? C’est Dino Cinieri. « Saint-Etienne Ensemble 2026 », l’alliance de six – ou sept – partis de la droite et du centre constituée pour empêcher la gauche, le RN et la majorité, de droite aussi, de Gaël Perdriau – avec ou sans lui, procès oblige – de prendre sinon conserver la mairie a communiqué le résultat du sondage effectué auprès des Stéphanois. L’ex député LR de la 4e circonscription de la Loire et ancien maire de Firminy l’emporte sur ses quatre partenaires concurrents. Il sera donc leur tête de liste. Pas vraiment une surprise.
Dino Cinieri est sorti nettement en tête du sondage devant déterminer la tête de liste de l’alliance de six voire sept partis de droite et du centre. Photo transmise par Saint-Etienne Ensemble 2026
« Mais c’était prévu depuis le début ça ! » Croisé fin 2023 à l’occasion d’une visite de presse, peu après avoir annoncé qu’il démissionnait de son poste de député de la 4e circonscription de la Loire pour lequel il avait réélu 18 mois plus tôt dans un fauteuil (61,6 % au 2e tour), Dino Cinieri avait glissé ce commentaire à l’expression de notre étonnement, entre deux portes, quant à sa décision. Sa communication laconique du 8 novembre 2023 sur les réseaux la justifiait par sa soudaine élection en tant que vice-président du Parc naturel régional du Pilat « en charge de l’économie de proximité… » Or, la loi sur le non-cumul des mandats l’empêche d’être à la fois parlementaire et membre officiel d’un exécutif, c’est-à-dire, président, vice-président ou adjoint…
Dino Cinieri était déjà du bureau du parc du Pilat en tant que représentant de son principal financeur, la Région Auvergne-Rhône-Alpes dont il est aussi élu LR de la majorité depuis 2016, un de ces « conseillers spéciaux » « auprès du président » (lui en tant que « délégué à l’engagement Républicain et aux héros de la Nation ») comme l’est désormais le député mais toujours élu de la Région Laurent Wauquiez « auprès », donc, de Fabrice Pannekoucke. Dans les colonnes du Progrès l’ex-maire de Firminy (2001 / 2008) expliquait ce même 8 novembre 2023 que « Virginie Bonnet-Ferrand (par ailleurs, elle aussi élue régionale ardéchoise DVD, membre de la majorité de Laurent Wauquiez, Ndlr), démissionne de son poste de vice-présidente. J’ai donc postulé auprès de Laurent Wauquiez, président de la Région, et obtenu, après avis favorable des élus du Parc, cette vice-présidence ». Agé de 68 ans alors, il s’était fermement défendu d’entrer pour autant en pré retraite politique en se repliant sur ce mandat…
« Cette mission, qui m’est confiée par notre ami Laurent Wauquiez »
Dans sa publication sur les réseaux sociaux toujours ce 8 novembre 2023, l’ancien maire de Firminy déclarait avoir décidé de consacrer son temps « exclusivement à mes activités d’élu au sein du Conseil régional et à mon nouveau mandat de vice-président au Parc du Pilat ». Tout ajoutant : « Cette mission, qui m’est confiée par notre ami Laurent Wauquiez, s’inscrit dans les futures élections européennes, municipales, présidentielles, etc. » Toute rumeur n’induit pas en erreur : il n’en avait d’ailleurs pas fallu plus, évidemment, pour que le microcosme politico-médiatique local entende – et écoute – circuler le bruit d’une volonté missionnée par Laurent Wauquiez de prendre la mairie de Saint-Etienne à Gaël Perdriau avec qui Dino Cinieri entretenait déjà une inimitié. Hostilité déjà de notoriété publique avant même que « l’affaire » de chantage n’éclate puis éclabousse collatéralement à l’automne 2022 l’ancien président de la Région, provoquant du jour au lendemain le ralliement à ce dernier des grandes personnalités LR qui bottaient jusque-là encore en touche à propos de Perdriau…
Dino Cinieri, 70 ans, est entré en politique au tournant des années 1990 / 2000 : il fut maire de Firminy (2001 / 2008) et député de 2002 à 2023.
Sa présence toujours plus accrue sur le terrain dans la Loire anticipait cette candidature à la candidature, plus clairement assumée depuis le printemps dans le cadre de la constitution de « Saint-Etienne Ensemble 2026 » en vue des élections Municipales stéphanoises. Cette alliance de 7 partis (ou 6 : Eric Le Jaouën pour Horizons Loire en a été depuis évincé, tout en continuant à arguer du soutien national de son parti contredisant la version de Saint-Etienne Ensemble 2026 …) de la droite « traditionnelle » au centre : LR, UDI, Horizons (?), Renaissance, Parti radical, Modem et, enfin, Parti radical de gauche (PRG) pour ce qui est d’une aile gauche s’arrêtant à la porte des socio-démocrates de Cazeneuve. Avec une volonté claire : battre la gauche, le RN et… l’éventualité d’une candidature Gaël Perdriau à sa succession qui, elle, dépend – mais pas celle tout aussi éventuelle d’un de ses fidèles – du verdict du procès la semaine prochaine… Il s’agit donc de « tourner la page » du maire stéphanois ex, aussi, vice-président des LR, lui aussi évincé de son parti en 2022, tout en « redressant » Saint-Etienne.
« Ce sondage, ce n’est pas l’élection »
Les sept formations en lice avaient d’emblée annoncé la tenue d’un sondage auprès de Stéphanois à l’issue de l’été pour déterminer qui de cinq de leurs leaders respectifs prêts à y aller serait finalement tête de liste, tous s’engageant, via une charte écrite, à respecter ce choix et une logique de campagne, d’élaboration de programme convergente. Bref à ne jamais fissurer le bloc annoncé. C’est à l’Ifop que ce sondage dont nous parlions il y a trois semaines ici a été confié. Il a été réalisé par téléphone du 3 au 9 septembre auprès d’un échantillon « représentatif de la population de Saint-Etienne inscrite sur les listes électorales, et structuré selon la méthode des quotas ». Environ 600 réponses ont été utilisées sur les milliers coups de fil passés. Ses résultats ont été communiqués par communiqué hier soir… Les Stéphanois ayant répondu et retenus ont « clairement choisi Dino Cinieri (40 %) pour conduire la liste d’union de la droite, du centre et de la gauche sociale-démocrate aux élections municipales à Saint-Etienne ».
Ils considèrent que je suis celui qui peut rassembler et être leur maire, c’est un grand honneur pour moi mais il faut rester humble.
Il devance largement Quentin Bataillon (ex député Renaissance, 30 %), Lionel Boucher (ex adjoint UDI de Gaël Perdriau, 27 %), Zahra Bencharif (présidente du PRG Loire, 26 %) et Alain Bertheas (à la tête des Radicaux Loire, 19 %). « Ce sondage montre que Dino Cinieri est un homme politique connu des Stéphanois (53 %), qu’ils ont majoritairement une bonne opinion de lui (41 %) et qu’il ferait un bon maire (40 %) », précise Saint-Etienne ensemble 2026 pour évoquer les autres questions posées aux répondants. « Je suis très heureux et honoré de la confiance que me portent les Stéphanoises et les Stéphanois. Ils considèrent que je suis celui qui peut rassembler et être leur maire, c’est un grand honneur pour moi mais il faut rester humble. Ce sondage, ce n’est pas l’élection. Conduire la liste de l’union de la droite, du centre et de la gauche qui refuse les extrêmes est une grande responsabilité. Maintenant, je veux rassembler les Stéphanois ! », commente Dino Cinieri.
Pas de précisions sur la constitution de la future liste et si ce sondage influencera le poids des formations ainsi que le positionnement des perdants du sondage. Du moins si ces derniers souhaitent se contenter d’être adjoints « auprès » de…