Après la rentrée scolaire, après la rentrée politique, voilà qu’arrive la rentrée universitaire. Sur ces différents campus, celle de Lille accueillent plus de 75.000 étudiants. Son président, Régis Bordet, répond aux questions d’ici Nord.
« Bien sûr » que l’université de Lille s’adapte aux évolutions de la société et du marché du travail, assure ce mardi sur ici Nord Régis Bordet, alors que les étudiants, sur les différents campus, reprennent les cours en cette rentrée universitaire 2025.
« Nous avons passé à presque deux ans à réfléchir à notre prochaine offre de formation qui se déploiera en septembre prochain, explique le président de l’université de Lille. L’ensemble des collègues ont été mobilisés pour se dire : on ne fait pas comme il y a 30 ans, les attentes des jeunes ne sont plus les mêmes. Beaucoup ont envie de se projeter dans des métiers qui ont du sens sur la question des transitions, donc on adapte notre offre de formation et on fait aussi appel à des méthodes, à des pratiques pédagogiques différentes : travailler en groupe, travailler sur des projets pour se préparer aussi à la vie active. »
« Le concours Lépine de la fausse bonne idée »
Cette rentrée 2025 est néanmoins une nouvelle fois marquée par les tensions budgétaires, qui avaient poussé Régis Bordet à organiser une « journée morte » à l’université en décembre 2024. Car pour boucler son budget de 770 millions d’euros, l’université a dû puiser 40 millions sur ses fonds de roulement.
« Cette journée a servi parce qu’enfin, l’État reconnaît le sous-financement de l’université de Lille. Malheureusement, tout ceci se télescope avec une instabilité gouvernementale qui rend plus complexe le dialogue avec l’État », explique Régis Bordet, invité d’ici Nord.
Ces tensions, selon Régis Bordet, n’ont pas de conséquences sur les cours dispensés à l’université de Lille. « Mais pour l’entretien du patrimoine, c’est là où nous sommes en difficulté, surtout dans une université qui a pour un peu plus d’un tiers de ces bâtiments une dette bâtimentaire importante », ajoute-t-il, avant de conclure : « Mais heureusement nous avons aussi des ressources additionnelles qui nous permettent de pallier parfois certains points. Mais effectivement, on risque d’aller dans le mur rapidement, faute de fonds de roulement. »
Autre nouveauté attendue cette année : la fin du numerus apertus pour les études de médecine, censée permettre de former davantage de médecins dans les années à venir. « On verra, commente le président de l’université. C’est-à-dire qu’on risque d’avoir un peu plus d’étudiantes et d’étudiants sans moyens supplémentaires. Il faut bien reconnaître qu’en ce moment, c’est un peu le concours Lépine de la fausse bonne idée pour les études de santé : chacun y va de son idée. Nous on aimerait un peu de stabilité car nous formons des professionnels de santé et c’est important d’avoir une visibilité de long terme sur ces questions. »