Un rapport de l’université de Yale
Le rapport de l’université de Yale s’appelle « Les enfants volés de l’Ukraine : à l’intérieur du réseau russe de rééducation et de militarisation » et explique le but de ce réseau de camps et prouve l’existence de cette opération.
« C’est une machine inédite, conçue spécifiquement pour transformer les enfants ukrainiens en Russes », déclare Nathaniel Raymond, principal auteur de l’étude. « C’est un projet qui les rééduque, les endoctrine, et les façonne en soldats. »
Guerre en Ukraine: des enfants ukrainiens enlevés, endoctrinés et recrutés par l’armée russe
Le Kremlin ne compte pas s’arrêter là. Près d’un quart des camps est en cours d’agrandissement. La Russie compte donc chercher d’autres enfants ukrainiens pour les endoctriner.
« Nous observons des tranchées, des stands de tir et des terrains de parade. La seule chose que nous ignorons, c’est si ces enfants ukrainiens ont déjà été envoyés au front », confie l’enquêteur américain spécialisé dans les droits de l’homme et dans les enquêtes sur les crimes de guerre.
Les chercheurs basent leur enquête sur des sources ouvertes à savoir des publications russes qu’ils recoupent avec des images satellites et des témoignages directs. La moitié de ces camps sont gérés par l’État russe.
Ce rapport s’ajoute à une enquête du Guardian parue la semaine dernière dans laquelle des enfants ukrainiens de territoires occupés témoignent avoir été formés dans de tels camps pour combattre avec les troupes russes.
Cet exil constitue une grave violation des Conventions de Genève et des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Moscou nie
La conclusion du rapport de Yale apporte de nouvelles preuves à la procédure en cours devant la Cour pénale internationale qui vise Vladimir Poutine et sa commissaire aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova.
Le Kremlin nie toutes accusations et affirme que ces enfants ont été déplacés en Russie « pour leur propre sécurité ».
« Si vous vouliez protéger Poutine des poursuites judiciaires, vous deviez détruire ce dossier »
Pour Andriy Yermak, chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce rapport ne fait que confirmer les crimes de guerre russes. Il voit cela comme une preuve « irréfutable contre les mensonges russes » et appelle à des sanctions immédiates.