« Vers 17 h, 17 h 10, j’allais faire une petite sieste quand j’ai entendu un grand boum », explique un riverain du lieu-dit La Gare, à Chitray, au sud-ouest de Châteauroux (Indre). Se précipitant à la fenêtre, il voit deux voitures, qui viennent de se percuter dans cette longue courbe à trois voies de la D951, et un homme qui part en courant dans les bois surplombant la route. Après la collision, les deux véhicules sont stoppés face à face, et chacun dans le sens opposé à sa voie de circulation.

Ce n’est pas un simple accident, mais la fin de la course-poursuite automobile commencée aux alentours de la centrale de Saint-Maur (Indre), samedi 19 avril 2025, vers 16 h, à une trentaine de kilomètres de là. Les policiers étaient intervenus aux abords de la prison suite au signalement par un riverain, du survol d’un drone dans le ciel autour de l’établissement. Une unité de police s’était alors rendue sur les lieux pour trouver l’opérateur. Et quand les agents ont voulu procéder aux vérifications d’usage d’un véhicule à proximité de la prison, ce dernier a pris la fuite.

La course-poursuite a commencé aux alentours de la prison centrale de Saint-Maur (Indre).

La course-poursuite a commencé aux alentours de la prison centrale de Saint-Maur (Indre).
© (Photo NR, Gaspard Mathé)

La voiture banalisée de police « était bonne pour la casse »

Au terme de la longue course-poursuite, le monospace gris des fuyards a « percuté volontairement », selon David Marcat, procureur de la République de Châteauroux, une voiture banalisée de la police. Les deux fonctionnaires ont été blessés, au poignet pour l’un, quand le second souffre de douleurs aux cervicales. Des blessures qui n’ont pas nécessité d’hospitalisation.

« Quelques instants après, ce sont plusieurs voitures de gendarmerie qui sont arrivées, reprend le riverain. J’en ai compté jusqu’à dix. Il y avait aussi une unité de recherche canine. » Elle est venue soutenir les forces de l’ordre dans le ratissage du secteur forestier. La voiture noire, qu’il identifiera par la suite comme étant celle de la police, était « bonne pour la casse ». La maire de Chitray Catherine Lerat, alertée de ce qu’il venait de se produire un accident, s’est rendue sur les lieux, mais les forces de l’ordre ne l’ont pas autorisée à entrer dans le périmètre de sécurité.

« Je m’attendais à ce qu’ils sortent des kilos de drogue »

« Les gendarmes ont amené une personne menottée dans le véhicule des pompiers », raconte encore le témoin. Il voit les forces de l’ordre s’enfoncer dans les bois à la recherche du second individu. « Des amis situés dans le bourg de Chitray, à 200 ou 300 mètres », lui expliquent que « le village est aussi quadrillé par les gendarmes ».

« Je m’attendais à ce qu’ils sortent des kilos de drogue de la voiture grise. Mais rien, après je me suis dit que c’était peut-être l’enfant disparu à Poitiers… » Peu avant 19 h, le dispositif des forces de l’ordre a été levé aux abords du lieu de l’accident.

Contacté ce dimanche 20 avril en milieu d’après-midi, le procureur de la République indique que « le conducteur n’a pas encore été interpellé ».