“Laisser-faire” : c’est le mot qui résume, pour The New York Times, la posture de Donald Trump face à Benyamin Nétanyahou et à la guerre dans la bande de Gaza. “Alors qu’Israël monte une offensive de grande ampleur sur Gaza, le président Trump n’a ni appelé à la retenue ni apporté son soutien, ce que le dirigeant israélien a pris pour un feu vert implicite”, écrit le quotidien états-unien.

En comparaison, l’administration Biden, bien qu’elle ait échoué à négocier la fin du conflit (et très largement appuyé l’armée israélienne) avait au moins tenté d’influer sur l’assaut militaire contre Rafah, ajoute le New York Times, “en menaçant de bloquer la livraison d’armes des États-Unis”. L’ancien secrétaire d’État Antony Blinken, lors de ses voyages en Israël, “pressait régulièrement Nétanyahou […] à propos de l’aide humanitaire et de la protection des civils”.

Des sujets passés sous silence le 15 septembre par son successeur, Marco Rubio, en visite dans l’État hébreu. Quant à Donald Trump, “après avoir un temps poussé publiquement Israël à mettre fin au conflit, il semble désormais se contenter d’assister en spectateur à l’escalade”.

En dehors d’une sortie, en juillet, où il avait contredit Nétanyahou en reconnaissant qu’il y avait une famine à Gaza, le président s’est abstenu de critiquer le Premier ministre israélien. Une occupation totale de l’enclave ? “Ce sera avant tout à Israël de décider”, a-t-il éludé le mois dernier. Mardi 16 septembre, interrogé sur la nouvelle offensive, il a répondu : “Eh bien, il faudra que je voie… Je ne connais pas trop les détails.”

Une même réticence à presser Poutine

Benyamin Nétanyahou, qui semble avoir abandonné toute retenue, “est enhardi parce qu’il a, plus que jamais auparavant, l’assurance que les États-Unis seront derrière lui quoi qu’il arrive”, souligne Roger Cohen, également dans le New York Times.

“Trump est la seule personne au monde à pouvoir dicter sa conduite à Bibi”, déclare l’ancien Premier ministre israélien Ehoud Olmert au journaliste, qui poursuit :

“Il n’est pas sûr, toutefois, qu’on voie un jour Trump se dresser ainsi face à Nétanyahou.”

“Réticent à exercer une pression sur Poutine et sur Nétanyahou, Trump risque de se marginaliser”, observait pour sa part The Wall Street Journal, le week-end dernier. Adversaire ou allié, les deux dirigeants “font régulièrement fi des désirs de Trump, sans grande conséquence le plus souvent”.

Le président se présente comme un faiseur de paix, souligne le quotidien des affaires. “Pourtant, dans les deux conflits qu’il a le plus promis d’arrêter, à Gaza et en Ukraine, il rechigne souvent à actionner les leviers d’influence dont disposent les États-Unis.”