Alors que la France traverse une crise politique sans précédent dans la V e République, Chaynesse Khirouni l’assure : le Département maintient le cap. « Malgré les vents contraires, on fait le choix de l’action et pas celui de la résignation », lâchait la présidente du Département ce mardi à l’hôtel du département où elle a balayé différents sujets, locaux comme nationaux, pendant près de deux heures.
Un budget 2026 stable ?
Après cinq années de progression continue, c’est un budget en baisse de 11 millions d’euros que le département a adopté cette année (919,8 millions d’euros contre 931 en 2024). Repartira-t-il à la hausse en 2026 ? Pas forcément… « Si on arrive déjà à être comme 2025… » notait Chaynesse Khirouni, « mais on ne fait que du pilotage de court terme. C’est ça qui est difficile. Ceci dit, on est un peu plus sereins que lorsqu’on était dans la tourmente et la tempête, quand nos droits de mutations (les DMTO perçues par les départements, NDLR) n’arrêtaient pas de dégringoler »… Le vote du budget aura lieu en mars 2026.
Revenu d’émancipation jeunes
Lancé en octobre dernier, le revenu d’émancipation jeunes avait été accueilli avec « beaucoup de scepticisme ». Quasiment un an plus tard, la présidente du département a avoué qu’il « n’y avait pas encore d’évaluation universitaire », mais elle a dressé un premier bilan positif de ce dispositif à destination des jeunes de 16 à 25 ans en précarité, en se félicitant notamment qu’il touche tous les territoires du département et le milieu rural… « Il n’y a pas de concurrence avec les autres dispositifs » précisait la présidente, « au contraire, les jeunes ont besoin de ce tremplin et de cette passerelle pour se réorienter vers des dispositifs de droit commun ».
L’enjeu du grand âge
Alors que le vieillissement de la population se poursuit, la présidente a rappelé de ses vœux le vote d’une loi grand âge, dans les tuyaux depuis plusieurs années, mais toujours pas concrétisée… Un enjeu crucial alors que l’accompagnement des personnes âgées représente près de 120 millions d’euros chaque année dans le département. « La loi grand âge, elle permet un débat, d’évaluer les financements nécessaires et surtout de regarder où sont les enjeux. Tant qu’on ne l’a pas, on fera du coup par coup ».
Elle souhaitait une Première ministre issue de gauche
Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre la semaine dernière. Mais qui aurait-elle vu à ce poste ? « Je ne donnerai pas de nom, mais je pense qu’on aurait dû avoir un Premier ministre issu de la gauche » a lâché sans surprise Chaynesse Khirouni, membre du PS. Un peu plus tard, la présidente du département a même évoqué une femme. Mais toujours sans avancer de nom. La présidente du département n’est en revanche pas partisane d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. « Elle fragiliserait encore plus le président qu’en 2024 et le Rassemblement National tirerait son épingle du jeu »… La présidente du département a également brocardé Emmanuel Macron, qui a « une grande responsabilité dans le chaos actuel » et qui « est sourd, n’entend pas ce qui se passe et la colère qui monte ».