Après avoir vu sa courbe de performances s’améliorer cet été, KTM a marqué le pas à Misano. À l’exception de la belle cinquième place de Pedro Acosta dans la course sprint, les raisons de se réjouir ont été rarissimes tout au long du week-end. Et les abandons de trois pilotes sur quatre dimanche, dont l’Espagnol, n’ont clairement pas offert le final espéré.

« Dans l’ensemble, ça a été un week-end extrêmement difficile pour nous », a admis à chaud Pit Beirer lorsqu’il a été interrogé par Servus TV après la course. « Après avoir bien performé sur quatre circuits différents et avoir réalisé un très bon test ici à Misano, nous étions assez confiants quant au fait que ça allait fonctionner, mais ça a été compliqué. »

Dans le cas d’Acosta, le patron de KTM Motorsports déplore une perte de temps en qualification, qui l’a relégué à la neuvième place sur la grille. Malgré une très belle remontée dans le sprint et quelques manœuvres spectaculaires, l’Espagnol a fini par abandonner et offrir aux caméras du monde entier l’image de son majeur adressé à une KTM dont la chaîne venait de se faire la malle…

« C’est vraiment catastrophique », a admis Pit Beirer, « parce que Pedro avait inversé la situation dans son week-end et retrouvé la performance. La quatrième place était acquise, il aurait même peut-être pu faire un peu mieux, et au final il repart les mains vides. C’est vraiment dur à avaler. »

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Pit Beirer a expliqué que cet étonnant problème de chaîne est lié au correcteur d’assiette de la RC16. « Nous avons eu avec lui le même problème que celui que nous avions déjà eu deux fois ce week-end avec Brad. En gros, le bras oscillant se déforme un peu quand on passe sur les vibreurs, et s’ils passent les vitesses en même temps, la chaîne saute. »

« C’est lié au ride-height device. Quand la moto est dans son état normal, la chaîne est très tendue, et quand la moto descend complètement, [la chaîne] devient très lâche. Il faut alors donner un nouveau guidage à la chaîne et générer de la tension quand la moto est en position basse. On n’a visiblement pas bien assez résolu ce point et sûrement sous-estimé le problème. Il faut qu’on agisse immédiatement, parce que ça ne doit évidemment plus se reproduire. »

S’il admettait que « la frustration » prenait le dessus à chaud, Pit Beirer jugeait néanmoins que le bilan général était encourageant malgré ces incidents qui sont venus le ternir. « Au cours des quatre dernières courses, nous avons vraiment inversé la tendance en termes de performance, et ce sur des circuits totalement différents », s’est-il félicité. « Dans l’ensemble, nous avons fait un énorme pas en avant. […] Il faut continuer sur cette lancée. On ne doit pas se laisser déstabiliser par une seule mauvaise course. »

Un test solide après un week-end très compliqué

Dimanche, c’est Brad Binder qui a sauvé l’honneur du clan KTM en terminant la course de Misano dans le top 10, mais avec néanmoins des sensations loin d’être appréciables pour lui alors qu’il était récemment dans une bonne dynamique. « Ça a été un week-end beaucoup plus difficile que ce qu’on avait prévu, c’est certain », a admis le Sud-Africain au site officiel du MotoGP. « Je m’attendais à être plutôt bon en arrivant mais franchement, ça a été assez compliqué dès le début. J’ai réussi à faire des tours corrects dans le week-end, mais dans la course principale, je perdais énormément de temps dans le secteur 3. »

« J’avais beaucoup de mal à cet endroit et j’ai trouvé difficile d’y être vraiment plus rapide. Malheureusement, le temps qu’on lâchait rien que dans ce secteur a fait qu’il était vraiment difficile de se battre avec les autres. Ça a été une course très dure, difficile à terminer. L’avant était vraiment très à la limite. »

Le sentiment de Binder se reflétait durant le week-end dans les commentaires d’Enea Bastianini, tous deux ayant été aux prises avec des vibrations et des difficultés générales face à la bonne adhérence offerte par la piste. Les performances d’Acosta sortaient finalement du lot chez KTM, et ce alors que Maverick Viñales n’apporte plus de comparaison fiable, puisqu’il doit surtout composer avec une condition physique très imparfaite actuellement.

Enea Bastianini a eu du mal, lui aussi, pendant ce week-end à Misano.

Enea Bastianini a eu du mal, lui aussi, pendant ce week-end à Misano.

Photo de: Jose Breton – Pics Action – NurPhoto – Getty Images

Lundi, Acosta s’est fait plaisir en signant le meilleur temps de la journée de test. « Les autres étaient sûrement plus fatigués que moi, parce que je n’ai pas fait beaucoup de tours hier ! », en a-t-il plaisanté. « En tout cas, c’est plutôt sympa d’être de retour après l’après-midi vraiment triste d’hier, et de montrer un peu de vitesse. Je suis plutôt content, parce que je voulais améliorer mon set-up de base pour essayer d’être un peu plus rapide. On a tendance à souffrir dans les virages rapides. »

Brad Binder, quant à lui, s’est félicité d’une journée « plutôt solide » durant laquelle il a testé différents cadres et bras oscillants en y trouvant du potentiel à exploiter. Avec l’aide également de Dani Pedrosa, KTM a aussi travaillé sur son électronique et sur de nouvelles pièces destinées à améliorer la moto pour la fin de la saison et, déjà, pour l’année prochaine.

Le directeur technique, Sebastian Risse, a décrit « une journée très intense » grâce à laquelle le bilan général s’est quelque peu amélioré. « Nous avons retrouvé les mêmes soucis que ceux que nous avons eus pendant le week-end, et cela signifie que nous avons pu nous concentrer sur la manière de les résoudre », a-t-il expliqué. « Nous avons pu travailler là où nous le voulions pendant le Grand Prix, y compris avec des outils qui n’étaient pas encore prêts à courir. Nous avons bien travaillé avec différents pilotes et différentes répartitions [des tâches]. Nous avons trouvé des améliorations et beaucoup appris, ce qui nous aidera pour 2026 sur ce circuit en particulier. »

Avec Gerald Dirnbeck